Le ministre a expliqué que ce n'est pas la fin du monde si l'on échoue au bac. Il suffit de persévérer et de refaire son examen tout en suivant des formations en d'autres spécialités. “Ayez confiance en votre avenir et en votre pays ! Les jeunes doivent se former pour accéder à plus de connaissances”, a indiqué le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, M. El-Hadi Khaldi, au cours d'une rencontre-débat tenue, jeudi dernier, dans la salle des conférences de l'Assemblée populaire de wilaya de Tizi Ouzou. Présidée par le SG de la wilaya, la rencontre a réuni, d'une part, le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, des représentants du ministère de l'Emploi et de la Solidarité nationale, des cadres et responsables de centres de formation, de l'Angem (Agence nationale de gestion du microcrédit) et, d'autre part, des étudiants en fin de cycle, des chômeurs, des recalés du bac, des parents intéressés et autres invités. Le ministre a ainsi expliqué que ce n'est pas la fin du monde si on échoue au bac ou autre examen. Il suffit de persévérer et de refaire son examen tout en suivant des formations en d'autres spécialités. 370 spécialités sont mises à la disposition des élèves pour se former au sein des 1 000 centres de formation existant à travers le territoire national. “Que peut-on faire avec 60 000 diplômés s'ils n'ont pas de formation ?” s'est interrogé le ministre indiquant qu'en plus de la formation professionnelle, des cours peuvent être suivis dans nos établissements. “L'exclusion, c'est fini !” s'est-il exclamé, ajoutant qu'on ne trouvera plus désormais la mention “exclu” sur les bulletins scolaires. Pour ce faire, le gouvernement a signé un arrêté où il impose de porter dans les bulletins scolaires des orientations d'office vers des spécialités. “S'il n'y a pas de place à Tizi Ouzou, vous pouvez vous inscrire à Alger, à Tlemcen, à Annaba... Ceux qui ne peuvent pas payer leur formation ont la possibilité de prétendre à la gratuité de la formation”. Selon le ministre, 58,5 milliards sur les 420 milliards de DA destinés à ce secteur seront réservés à cette fin. Il y a même un numéro vert au ministère pour répondre à tout moment aux doléances des intéressés, a ajouté M. Khaldi, relevant avec regret le phénomène du suicide et de l'ampleur de la drogue, ce qui n'existait pas dans les mœurs des Algériens. Si des cas se signalent et là, la faute revient à la hiérarchie des parents, des éducateurs, voire du ministre... Toujours dans le contexte de la formation, le ministre signalera le manque énorme du métier de maçon en Algérie, avouant le recours aux Chinois, aux Turcs et même aux Egyptiens en vue de la concrétisation du programme du président de la République de réalisation du million de logements. “Quand nous ferons partie de l'OMC, les investisseurs qui se présenteront dans notre pays nous demanderont certainement ce que nous avons comme métiers”. En promettant de sillonner prochainement la wilaya de Tizi Ouzou, commune par commune, le ministre ajoutera que les bénéficiaires de la location-vente des locaux attribués dans le cadre du projet des 100 locaux par commune, deviendront à terme propriétaires de ces biens. Il a exhorté dans ce contexte les jeunes à se lancer dans la création de leurs microentreprises en constituant des dossiers pour des microscrédits dont les montants varient de 3 000 000 à 40 000 000 de DA et peuvent être obtenus en trois mois. Le ministre a signalé que 95 milliards de DA sont prévus dans la loi de finances complémentaire de l'année 2005. Des représentants de l'Angem et du ministère de l'Emploi et de la Solidarité nationale, accompagnateurs dans les processus des microcrédits et autres prêts bancaires, ont expliqué de leur côté les conditions, très simples, devant être remplies par des jeunes prétendants aux projets de création d'entreprises pour leur auto-emploi et la résorption du chômage. Dans les débats, des intervenants ont rendu “hommage aux programmes et aux discours pleins de noblesse”, mais dans la pratique, notamment au sein des banques, c'est tout à fait l'inverse. “Jamais ! M. le ministre, vous ne réussirez à obtenir un prêt, à Tizi Ouzou, si vous n'êtes pas un proche parent d'un directeur de banque... Faites quelque chose à ce niveau ! M. le ministre, sinon...”, le supplia un intervenant en se lamentant de cet état de fait. Salah Yermèche