Il estime que la réduction de la production pétrolière est un acte souverain de chaque pays. La réunion extraordinaire que prévoit, vendredi prochain à Vienne, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), s'avère décisive sur le redressement des prix du pétrole. Cependant, la rencontre incite plus d'un observateur à s'interroger: à quel niveau les membres de l'Opep comptent-il ramener leur production? Sans donner une précision à ce sujet, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil estime qu'un «baril entre 70 et 90 dollars arrangera toutes les parties». Intervenant hier sur les ondes de la Radio algérienne internationale (RAI), M.Khelil a indiqué que «la réduction de la production pétrolière s'avère nécessaire, notamment avec l'importante dégringolade accusée, ces derniers temps, par les prix du pétrole». Revenant sur les causes de cette chute brutale du cours de l'or noir, le ministre de l'Energie et des Mines a souligné que cette situation est due à l'offre qui excède la demande. «Nous avons une offre excédentaire par rapport à la demande actuelle», a expliqué Chakib Khelil. De ce fait, les pays exportateurs du pétrole ne peuvent plus continuer à pomper au même rythme que celui observé quand les prix du pétrole dépassaient la barre des 147 dollars. «Pourquoi continuer à inonder le marché alors que la demande a diminué?», s'est interrogé le ministre de l'Energie et des Mines qui estime que «le temps est venu pour diminuer la production afin d'éviter aux pays exportateurs de pétrole de sombrer dans un éventuel chaos comme celui vécu en 1986, lors du choc pétrolier». «Je pense, ajoute-t-il, qu'il est temps d'ajuster les prix, faute de quoi, les pays producteurs de pétrole iraient vers une situation intenable». Pour Chakib Khelil, «la réunion que les membres de l'Opep tiendront le vendredi prochain, est décisive, d'autant qu'elle intervient au moment où les prix du baril de pétrole connaissent une chute sérieuse». L'invité de la Radio algérienne internationale a indiqué que «la réunion du 24 octobre sera décisive en ce sens qu'elle déterminera le niveau de production des pays membres de l'Opep». Il est vrai maintenant que la décision des pays membres de l'Opep de réduire de leur production, aura un impact sur les prix, néanmoins, les retombées seront d'autant plus perceptibles, si les pays producteurs de pétrole hors Opep suivent la décision du cartel pétrolier. «On a besoin de ces pays. Leur appui est nécessaire», a insisté Chakib Khelil. «Il faut savoir que ces pays ont bénéficié gratuitement de la flambée des prix du pétrole, sans que pour autant ils aient consenti aucun effort, puisque le gros du travail a été fait par les membres de l'Opep», s'insurge le ministre de l'Energie et des Mines. Revenant sur les propos du Premier ministre britannique, Gordon Brown, qui a estimé, vendredi dernier, que la décision de l'Opep de réduire de sa production «est scandaleuse», Chakib Khelil a estimé que «la réduction de la production pétrolière est un acte souverain de chaque pays. Les lois existent pour que ces pays agissent en ce sens. C'est un droit inaliénable reconnu par les institutions internationales, comme les Nations unies et l'OMC (Organisation mondiale du commerce, Ndlr). C'est une question de souveraineté sur les ressources naturelles», conclut le ministre de l'Energie et des Mines.