Selon le président de l'Union générale des entrepreneurs algériens, les nationaux font face à une concurrence déloyale. C'est lors de l'émission quotidienne «l'invité de la rédaction» de la Radio Chaîne III, que Dennouni Abdelmadjid, président de l'Union générale des entrepreneurs algériens (Ugea), a dénoncé la «manière anarchique» avec laquelle travaillent les entreprises étrangères installées en Algérie. Lors de son intervention, M.Dennouni a indiqué que ces dernières ne se soumettaient pas à la législation algérienne en vigueur et sont donc en infraction et ce à plus d'un niveau, le premier étant celui de la main-d'oeuvre. Selon lui, les entreprises étrangères implantées en Algérie et de droit algérien sont astreintes à employer de la main-d'oeuvre algérienne et surtout de la former, ce qui n'est pas le cas actuellement. «Elles réalisent leurs projets avec de la main-d'oeuvre étrangère non qualifiée, non expérimentée et très jeune et ne forment pas la main-d'oeuvre locale», a-t-il déclaré. La portée de cette pratique se fait ressentir, selon lui, dans le taux de chômage du pays, puisque plus de 12.500 travailleurs étrangers sont employés par les 500 sociétés étrangères implantées dans le pays. A ce sujet, il a indiqué: «Ces entreprises emploient 12.500 salariés d'origine étrangère qui disposent de titre de travail et de titre de séjour (...) on peut se demander quelle est la valeur ajoutée en matière de création d'emplois de ces entreprises étrangères puisqu'on voit qu'il n'y a que les entreprises algériennes qui forment et qui sont contrôlées de manière rigoureuse.» Le président de l'Ugea a également dénoncé la concurrence déloyale suscitée par ces pratiques et à laquelle font face les entreprises nationales. Dans ce contexte, il a déclaré: «Il y a toutes les facilités qui sont accordées en matière de main-d'oeuvre étrangère, ce qui ne l'est pas pour les entreprises nationales, (...) il y a toute une procédure à faire pour les entreprises nationales, avec l'autorisation de travail qu'il faut demander au ministère du Travail, les visas également». Aussi, M.Dennouni a suggéré: «Je pense qu'il faudrait revoir cette question et essayer de réguler et de contrôler les titres de séjour et de travail par exemple, et ne les donner qu'aux gens expérimentés qui ont un certain âge et pas aux jeunes qui viennent travailler en Algérie pour se faire une expérience» ajoutant qu'«il faudrait revoir les lois relatives au permis de travail, il faudrait l'accorder aux étrangers qui créent un véritable engouement en matière de formation et qui forment à leur tour la main-d'oeuvre locale». Il a également préconisé un meilleur contrôle fiscal de ces entreprises.