C'est dans une conjoncture de crise financière et économique mondiale, particulièrement préoccupante pour l'ensemble des pays de la planète, qu'a été décidée la réactivation du conseil d'affaires algéro-russe. Les travaux de sa 3e session viennent de se tenir à Moscou. Créé deux mois après la visite à Alger, en 2005, du président Vladimir Poutine, qui était alors aux commandes de la Fédération de Russie, le Conseil d'affaires algéro-russe a tenu, jeudi dernier, à Moscou sa 3e session. Constitué d'hommes d'affaires venus de divers secteurs de l'industrie et du commerce, le Conseil confirme ses objectifs de renforcer la coopération économique. La rencontre s'est tenue sous la coprésidence de Abdelkader Taïeb Ezzraïmi, vice-président du Conseil pour la partie algérienne et P-DG du groupe industriel SIM, et de Sergueï Vinnitchenko, vice-président pour la partie russe. Dans une allocution à l'ouverture des travaux du Conseil qui s'est tenu dans le cadre des rencontres bilatérales organisées à l'occasion de la réunion du Conseil d'affaires arabo-russe tenu au même moment avec le 1er Salon d'affaires Arabia-expo, M.Vinnitchenko a relevé la similarité d'approche de l'Algérie et de la Russie pour renforcer les relations bilatérales dans le domaine économique. Il a rappelé que les relations entre les deux pays ont connu un nouveau départ depuis 2005, tout particulièrement après la visite du président Poutine en Algérie et celle effectuée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en Russie en février 2008. «Il est temps, a-t-il dit, de donner une nouvelle impulsion à l'action de cette structure.» De son côté, Taïeb Ezzraïmi a mis en relief le fait que les économies des deux pays «disposent d'une complémentarité remarquable tout en n'ayant été, jusqu'à présent, que faiblement touchées par la crise financière mondiale» Il a, en outre, souligné le rôle important que les hommes d'affaires des deux pays sont appelés à jouer dans «la promotion d'une coopération économique et commerciale bilatérale de haute qualité». Evoquant le climat des investissements en Algérie, il a indiqué que l'Algérie «fait appel au partenariat et à l'investissement privé national et étranger». Se voulant encourageant, il affirma qu'il existe «un terrain favorable offrant de réelles opportunités». Il mettra en exergue l'ambitieuse politique fiscale d'incitation à l'investissement étranger direct, combinée aux coûts relativement bas de la main- d'oeuvre et de l'énergie. Le marché algérien, a-t-il indiqué, laisse apparaître aujourd'hui «de grandes opportunités d'affaires. Des segments économiques entiers, extrêmement intéressants, sont à saisir compte tenu de la position géostratégique privilégiée de l'Algérie, que d'aucuns considèrent comme la porte principale d'entrée en Afrique». Le représentant de l'ambassade d'Algérie à Moscou a, pour sa part, exprimé la pleine disposition des partenaires algériens à accompagner l'action du Conseil d'affaires algéro-russe, comme le prouve la présence d'un représentant de l'Agence nationale pour le développement des investissements (Andi). Sur proposition de la partie russe, un site Internet dédié au Conseil d'affaires algéro-russe, sera créé dans les meilleurs délais. Les participants ont mis l'accent sur la nécessité de promouvoir les investissements grâce à un «partenariat productif» à travers la création de joint-ventures dans différents secteurs d'activités. Ils ont également convenu, sur proposition du vice-président de la partie algérienne, de tenir la 4e session du Conseil, en Algérie et dont la date de la réunion n'a pas été fixée. En mai 2006, une première session du Conseil, créé une année plus tôt, s'est tenue à Alger. La visite du Président Abdelaziz Bouteflika à Moscou en 2008 a permis la signature d'un partenariat stratégique constituant le premier du genre passé avec un pays arabe ou africain. Il comprend la non-double imposition, la protection réciproque des investissements et la coopération entre les Chambres de commerce et d'industrie des deux pays. L'énergie et l'hydraulique peuvent être les locomotives d'accélération et d'extension de cette coopération. On ne saurait, par ailleurs, ignorer l'effacement de la dette, essentiellement militaire, de l'Algérie envers la Fédération de Russie, qui s'élevait à 4,7 milliards de dollars, soit environ 25% de la dette globale de l'Algérie. Elle avait été convertie en achat de biens et services russes pour un montant équivalent.