Peugeot-Citroën et Renault annoncent des arrêts de production. L'allemand Daimler revoit ses bénéfices à la baisse. Volkswagen envisage le licenciement de près de 25.000 intérimaires. Alors que la crise financière continue de malmener les plus gros constructeurs mondiaux, les concessionnaires installés en Algérie émettent de sérieux signes d'inquiétude et n'écartent pas une hausse sensible des prix des véhicules, du moins à l'orée de 2009. Cette hypothèse est étayée par le fait que nombre d'entre eux comptent convoquer incessamment des réunions en interne afin de débattre de cette «sérieuse question» apprend-on de source proche d'une marque américaine. Et ce, au moment où la fameuse taxe instituée par la loi de finances complémentaire 2008 sur les véhicules neufs continue de «fausser les calculs» de nombre de clients potentiels tandis que les huiles moteur, les pneus et autres pièces détachées sont en voie de connaître un renchérissement comme prévu par la loi de finances 2009. Encore que cette envolée spectaculaire du prix des voitures neuves est loin de bénéficier d'une quelconque révision à la baisse, de l'avis même des patrons de concessions réunis au sein de leur association (Ac2a) et qui jugent qu'il «est techniquement impossible de baisser les prix dans les conditions actuelles!» Le premier impact est d'ores et déjà perceptible sur le marché national. Les prix des véhicules connaissent une flambée sans précédent. Pour rappel, l'impact de la crise financière est visible sur nombre de constructeurs européens et américains, voire allemands, notamment français: PSA Peugeot Citroën et Renault qui annoncent des arrêts de production et l'allemand Daimler qui revoit ses bénéfices à la baisse. Au moment où l'effondrement des commandes pour les suédois Volvo et Scania est estimé à respectivement à 55% et 41%, on annonce 5000 suppressions de postes chez l'américain Chrysler. Toutefois, le chaos financier semble avantager les marques asiatiques. Ces dernières, épargnées quelque peu par le spectre du désastre financier qui mine le monde, entendent en effet faire preuve d'agressivité, particulièrement en Algérie où le marché de l'automobile est avant tout un marché de prix. Ce scénario est d'autant plus plausible que des facteurs aggravants comme l'instauration de la taxe sur les véhicules neufs dans notre pays ont l'air de perturber sérieusement les affaires des marques les plus connues, essentiellement occidentales et qui s'orientent de plus en plus vers la production de véhicules low-cost afin de fidéliser une clientèle à laquelle l'on endosse toutes les majorations. Or, même cette niche de production pâtit de l'actuelle récession, puisqu'en Roumanie l'on vient de décider de quatre jours d'arrêt de la production de Dacia. Soit le site dont le sort est intimement lié à celui de la marque au Losange, qui a finalement décidé de réduire de 20% la production au quatrième trimestre en Europe. Le constructeur automobile allemand Volkswagen envisage, quant à lui, le licenciement de près de 25.000 intérimaires et de réduire sa production, selon le journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ). «Volkswagen veut se séparer d'une partie, peut-être même de la totalité de ses 25.000 travailleurs intérimaires et examine quels projets sont nécessaires», rapporte le journal. «Nous n'allons pas être épargnés par de sévères coupes», a précisé le président du directoire, Martin Winterkorn, devant 500 cadres de l'entreprise à Wolfsburg (centre de l'Allemagne), siège de Volkswagen, rapporte la même source. «Lorsque les coûts augmentent et que les bénéfices baissent, une chose est certaine: il faut encore davantage de discipline dans les investissements et les dépenses courantes», souligne M.Winterkorn qui ajoute: «Nous allons, dans un premier temps, réduire les investissements structurels et au niveau de nos capacités.» Cependant, nombre d'observateurs, se voulant confiants et rassurants, de la scène automobile nationale écartent tout impact fracassant de l'actuelle crise sur le marché automobile algérien. Du moins dans l'immédiat. Optimistes, ces derniers estiment que chaque constructeur dispose de sa propre stratégie pour faire face à la menace de la récession. Alors que les concessionnaires automobiles établis en Algérie ont des plans de fonctionnement qui s'étalent sur de longues échéances et les mettent à l'abri de toute rupture brutale d'approvisionnement.