Cette initiative intervient à la faveur de la loi de finances complémentaire qui exonère les livres et ouvrages - exposés dans le cadre du Sila - de tous droits et taxes. Du livre, les Algériens se montrent d'autant plus frileux que les prix sont inabordables. Pas touche! Même ceux dont les salaires sont appréciables, hésitent à mettre la main à la poche pour acheter un livre. Cependant, la donne semble changer à l'occasion de la tenue du 13e Salon international du Livre d'Alger (Sila). Les prix du livre ont sensiblement diminué. Certains exposants affichent une réduction allant jusqu'à 30% du prix initial. L'offre est alléchante. Les petites bourses peuvent, tant bien que mal, dépenser quelques dinars pour se cultiver. Il faut noter que c'est la première fois dans l'histoire du Sila que les prix de livres connaissent une baisse aussi sensible. Ce qui n'est pas sans soulever des interrogations. La réponse ne se fait pas attendre, puisqu'elle est puisée de la loi de finances complémentaire (LFC) pour 2008. Laquelle loi a étendu l'exonération des livres et ouvrages de tous droits et taxes, accordée en faveur du Salon international du livre d'Alger (Sila). Dans un communiqué émanant de la Direction générale des impôts (DGI), relatif aux principales dispositions fiscales de la LFC, il est indiqué: «En vue de favoriser l'acquisition du livre par le public, la loi de finances complémentaire pour 2008 a étendu l'exonération de tous droits et taxes des livres et ouvrages destinés à être vendus dans le cadre de tous les festivals et foires qui seront organisés sous l'égide du ministère de la Culture». Cette exonération, faut-il le rappeler, est de l'ordre de 12%, dont 5% pour les frais de douanes, et 7% de la TVA. En plus de cette exonération décidée par le gouvernement, certains exposants, (notamment ceux qui refusent de privilégier leurs intérêts commerciaux au détriment de la culture) ont réduit de près de 20% du prix initial du produit qu'ils mettent à la vente. L'effort est à saluer en attendant que les autres suivent. «Je crois que cette réduction arrange aussi bien les exposants que les lecteurs. Ainsi, chacun en aura pour son compte, et tout le monde sortira gagnant et content de l'affaire», estime Rafik Bengrid, représentant des éditions Ellipses, et responsable de la librairie El Djazaïr, sise à Alger. Dans cette nouvelle édition du Sila, Ellipses est présente quand même avec un catalogue de plus de 5000 références! Aussi, les ouvrages exposés dans le cadre de Salon international du livre d'Alger sont susceptibles d'intéresser les étudiants de médecine, des sciences sociales et humaines, informatique, biologie et toutes les filières techniques. Si cet exposant propose des réductions dépassant parfois les 30%, d'autres par contre préfèrent attendre le dernier jour du Salon pour réduire leurs prix. Une réduction de 12% est néanmoins consentie, puisque ces exposants sont dispensés de payer les taxes douanières. Nous citerons, en ce sens, le cas des éditions Hachette Best Sellers, qui ne réduiront leur prix que vers la fin du Salon. «Nous allons refaire le même coup que celui de l'année dernière où les prix du livre ont été réduits de 40% sur les prix initiaux», a indiqué M.Malek, représentant des éditions Hachette Best Sellers. Par ailleurs, maintenant que le gouvernement algérien a fait un geste, il appartient aux autres d'en faire autant. Il est vrai maintenant que le Salon du livre est une occasion pour les éditeurs des quatre coins de la planète de vendre leur produit, néanmoins, il est de leur devoir de réduire les prix de sorte à permettre aux lecteurs de s'offrir un livre, de s'instruire et...pourquoi pas de tirer une partie de plaisir. La lecture, voici donc le maître-mot qui manque aujourd'hui en Algérie. Une problématique d'une profondeur insondable qu'il faudra traiter. Car un peuple qui ne lit pas est un peuple qui n'a pas d'horizons. Tout commence par cette règle.