L'athlète vient de jeter définitivement les raquettes et c'est le tennis national qui perd un champion. En dépit de moult promesses et d'un parcours à faire envier les plus aguerris, le jeune Abdelhalim Fettih, tennisman professionnel pour handicapé, a trop souffert d'une marginalisation sans nom. Accablé par le mauvais sort et délaissé par une Fédération où les promesses ne sont que chimères, Fettih s'est retrouvé contraint d'abandonner une carrière riche en palmarès. Délaissé par la Fédération dont le bureau ne veut même pas lui reconnaître le statut d'athlète, le jeune Fettih, armé d'une grande volonté, avait pourtant décidé de se prendre en charge lui-même au moment où des athlètes de moindre calibre sont choyés. Une décision qu'il regrette amèrement puisqu'il se retrouve, en raison de l'indifférence des responsables, dans l'obligation de rembourser des créances s'élevant à 30.000 DA. Sombre situation d'un athlète qui voulait décrocher le titre mondial de sa catégorie. Invité par Mlle Lynda Cherif en 1989 pour monter une sélection nationale devant représenter les couleurs nationales aux différentes joutes, Fettih n'a lésiné ni sur les moyens ni sur le temps. En dépit d'une malformation articulaire, mais animé d'une volonté de fer, Abdelhalim a toujours honoré le sport national. Champion d'Afrique depuis 1992 et plusieurs fois champion arabe, Fettih n'a pas eu la chance de prendre part aux Jeux olympiques de Barcelone où il comptait avoir la médaille d'or. Une médaille largement à sa portée puisqu'il venait de battre le vice-champion du monde sur fauteuil roulant, Gilbert Martini. A partir de ce jour le calvaire commença pour ce jeune tennisman. Invité à prendre part à plusieurs tournois, il a dû déchanter en raison de l'indifférence des responsables. Pourtant le président de la Fédération, M. Meskouri lui avait promis monts et merveilles. La dernière manifestation internationale à laquelle il devait participer n'est autre que le tournoi de Pologne qui se tient ces jours-ci, sans parler des tournois de Suisse et de France. Las des fausses promesses Fettih a finalement décidé, à contrecoeur, de se rendre à l'évidence. Une évidence cruelle et amère à digérer.