Béjaïa passe en revue les oeuvres de Kateb Yacine. La Maison de la culture Taous -Amrouche de Béjaïa, abrite depuis hier une Journée en hommage au grand écrivain Kateb Yacine, à l'occasion du 19e anniversaire de son décès. En collaboration avec les éditions Tira, la Maison de la culture rend ainsi hommage à celui qui a laissé en héritage des oeuvres impérissables, intarissables et universelles. Sa vie, sa pensée, son parcours politique et ses écrits seront évoqué à l'occasion. «C'est le moins qu'on puisse faire à ce monument de la littérature algérienne, à ce dramaturge, romancier, homme de théâtre, syndicaliste, proche de toutes les causes» disait hier Brahim Tazaghart, écrivain et président de l'édition Tira. Kateb Yacine est revenu hier, le temps d'une journée, rappelant à tout un chacun que beaucoup reste à faire. Il était une référence et le demeurera dans le mouvement culturel national. Au programme, il y avait une exposition, une projection de film documentaire: Kateb Yacine, un poète en trois langues réalisé par Stéphane Gatti (2002). Dans l'après-midi, une conférence portant sur Le poétique et le politique chez Kateb Yacine animée par Smail Abdoun, maître de conférences l'université d'Alger. Cette conférence a été suivie d'une séance dédicace de son livre: Lecture (s) de Kateb Yacine. La projection du film Kateb Yacine, l'Amour et la Révolution de Kamal Dehane (production agéro-blge 1989) a été un moment fort de cette journée culturelle. Le monologue El Methoum avec Merzouk Hamiane, qui a été suivi d'un récital de la troupe Debza a constitué la clôture de cette manifestation simple certes mais combien importante de par les enseignements apportés à un public avide de lecture intéressante. Kateb est un écrivain algérien né à Constantine le 2 août 1929, mort à Grenoble le 28 octobre 1989. Kateb Yacine se trouve en classe de troisième quand éclatent les manifestations du 8 Mai 1945 auxquelles il participe. Trois jours plus tard, il est arrêté et détenu durant deux mois, En 1962, après un séjour au Caire, Kateb Yacine est de retour en Algérie peu après les fêtes de l'Indépendance, reprend sa collaboration à Alger républicain, mais effectue entre 1963 et 1967 de nombreux séjours à Moscou, en Allemagne et en France tandis que La femme sauvage, qu'il écrit entre 1954 et 1959, est représentée à Paris en 1963, Les Ancêtres redoublent de férocité en 1967, La Poudre d'intelligence en 1968 (en arabe dialectal à Alger en 1969). Il publie en 1964 dans Alger républicain six textes sur «Nos frères les Indiens» et raconte dans Jeune Afrique sa rencontre avec Jean-Paul Sartre, tandis que sa mère est internée à l'hôpital psychiatrique de Blida (La Rose de Blida, dans Révolution Africaine, juillet 1965). En 1967, il part au Viêt Nam, abandonne complètement la forme romanesque et écrit L'homme aux sandales de caoutchouc, pièce publiée, représentée et traduite en arabe en 1970. l'auteur est connu aussi pour d'autres oeuvres dont Nedjma.