Le duel est féroce entre les deux candidats qui tirent leurs dernières cartouches. Après les campagnes dans les radios, les chaînes de télévision, sur Internet, les mails et les SMS, c'est carrément du porte-à-porte que font les militants des deux partis. Le duel est féroce entre les deux candidats qui tirent leurs dernières cartouches. Après les campagnes dans les radios, les chaînes de télévision, sur Internet, les mails et les SMS, c'est carrément du porte-à-porte que font les militants des deux partis. La planète entière retient son souffle et attend, impatiemment, ce qui sortira demain soir des urnes aux Etats-Unis. Demain, 4 novembre, quelque 130 millions d'Américains voteront pour choisir leur 44e président. Ils vont désigner les grands électeurs qui, à leur tour, éliront le président dans quelques semaines. L'Amérique choisira-t-elle d'écouter ses espoirs et ses aspirations les plus nobles et de marquer la fin d´un parcours historique, en en commençant un nouveau avec l'élection de Barack Obama? Les Américains oseront-ils voter pour un candidat noir à la Maison- Blanche? L'Amérique penchera-t-elle vers ses doutes et ses craintes et offrira-t-elle sa destinée pendant quatre autres années au candidat républicain McCain? Entre l'euphorie, la crainte et le doute, l'Amérique ne sait plus à quel président se vouer. Entre de simples citoyens américains les discussions politiques tournent essentiellement autour des taxes et de l'image du pays dans le monde. Pour les républicains, Obama oriente dangereusement le pays vers le socialisme car il a décidé d'augmenter les taxes pour une certaine catégorie de business américains. Pour les démocrates, McCain constitue la copie conforme de Bush et de ce fait il n'apportera rien de nouveau à l'image de l'Amérique au plan international. Les dernières heures de la campagne sont féroces, le duel est mortel entre l'Amérique rouge, les républicains, qui affronte l'Amérique bleue, les démocrates. Inlassablement sur le terrain depuis six mois et sans relâche, les staffs électoraux des deux candidats tirent les dernières cartouches. Après les campagnes dans les radios, les chaînes de télévision, sur Internet, les mails et les SMS, c'est carrément du porte-à-porte que font les militants des deux partis. Les militants du parti démocrate s'inscrivent déjà dans le lendemain du 4 novembre en préparant la fête de la victoire à Chicago, Illinois, l'Etat où a grandi Obama. Jamais une manifestation d'une pareille envergure n'a été organisée aux Etats-Unis. La ruée vers Chicago a commencé il y a deux jours déjà où des millions de personnes se sont donné rendez vous. La ville est prise d'une frénésie d´activité notamment dans la rivière de Chicago et le grand parc. Une autre manière de faire la campagne électorale et d'influencer les électeurs. Il s'agit de faire admettre aux plus réticents que la victoire du candidat démocrate est acquise. Et si c'est John McCain qui doit l´emporter, son ranch près de Sedona, Arizona, serait envahi par les photographes et les journalistes. Malgré les sondages qui lui sont favorables, ce n'est pas la fin de la bataille pour Obama. Il lui faut gagner au moins trois ou quatre des «swing States» (Etats-clés) qui sont actuellement au nombre de onze. La tâche semble encore plus difficile pour le candidat républicain qui doit avoir la majorité dans au moins huit Etats, ce qui est loin d'être une sinécure. Les démocrates sont impatients de rompre définitivement avec l'administration Bush et les républicains veulent démontrer que leur candidat est différent de Bush. Mais la bataille et ses enjeux dépassent les frontières du continent américain. C'est l'esquisse de ce que sera le monde de demain, qui jaillira de l'urne ce 4 novembre. Cette élection constitue un enjeu considérable pour la planète. Non seulement parce que ce pays représente encore plus du quart de l´économie mondiale et parce que sa bonne santé économique est essentielle à celle du monde. Car les réponses et les solutions qu'apportera le nouveau président des Etats-Unis à la crise financière internationale, auront un impact énorme sur l'économie mondiale. Le défi est extraordinaire, en effet, et le nouveau président sera appelé à faire des choix déterminants. Il s'agit de stabiliser le marché immobilier, étaler les emprunts hypothécaires, trouver des maisons moins chères pour ceux qui ne peuvent plus payer les leurs. Il faudra aussi augmenter les indemnités de chômage et les bourses pour les étudiants, et améliorer le système de santé: 40 millions de gens ne sont pas couverts... Il n'y a pas que les choix économiques. Il y a aussi le legs catastrophique du règne de George W.Bush au plan international qu'il va falloir trancher. Les guerres en Irak et en Afghanistan, la lutte contre le terrorisme et le bagne de Guantanamo. La valeur de l'élection d'Obama sera évidement perçue comme symbolique. Elle changera l'apparence de l'Amérique, offrira un nouveau visage et ressourcera le rêve américain chez les nouvelles générations de différentes couleurs. Son élection engendrerait une Amérique différente. En d'autres termes, les Blancs et les Noirs ne se regarderont plus jamais de la même façon. Il y a quelques années à peine, l'idée d'un président noir paraissait invraisemblable. Le mérite reviendrait au génie de Barack Obama dont la brillante rhétorique s´inscrit dans le légendaire «I have a dream» (J'ai fait un rêve) de Martin Luther King. Obama réussira-t-il par son élection à la magistrature suprême américaine à rendre réel le rêve du défenseur des droits pour les Noirs qui, à l'évidence, a inspiré le jeune démocrate dont le destin se joue demain, pour le meilleur sans doute, en redonnant l'espoir à un peuple déboussolé par les errements de la présidence Bush.