C'est après coup que les journalistes ont compris le pourquoi de leur exclusion de la réunion du RND, présidée par Ouyahia, et les prévenances verbales dont ce dernier a fait montre à leur égard, lors de son point de presse. Personne n'avait eu encore connaissance des désobligeants propos qu'il avait tenus à Mostaganem lors de la réunion avec les militants de son parti. Toujours est-il qu'il avait tenu à préciser qu'il a réservé une rencontre avec la presse « par égard pour elle et non par un quelconque besoin d'un canal d'expression. » Dans ses réponses, il s'est montré d'une extrême courtoisie. Ce qui a également étonné, c'est son refus de charger Soltani malgré les motifs de grief qui lui avait été signalés par les correspondants. A cet égard, il apparaît que bien que Ouyahia se dit « n'être pas en campagne », alors qu'il s'est déplacé pour ressouder les rangs de ses militants à la veille des sénatoriales, il sait que le duel entre son candidat et celui du FLN sera en partie arbitré par les voix des élus MSP auxquels leur candidat ne sied pas. Cette manière d'éviter la fâcherie, il en a fait également montre à l'endroit du FLN qui connaît une sérieuse division des rangs en deux ailes et dont une partie des élus aura tendance à sanctionner le candidat du camps adverse. Par contre, le SG du RND n'a pas été tendre vis-à-vis du camps « qui se proclame plus démocratique que tout le monde ». Il lui a reproché de se complaire dans l'attaque du pouvoir, ce qui est « contreproductif », a-t-il estimé en soutenant que « la compétition politique réside dans la capacité d'un parti à mobiliser les Algériens par la force de ses propositions. » Signalons que Ouyahia est reparti sans avoir réussi à ramener à de meilleurs sentiments un de ses élus à l'APW qui s'est porté candidat à la sénatoriale, un militant qui a refusé de répondre à sa demande de le rencontrer.