Après trois séances de concertation, la crise politique qui secoue la municipalité de Tinebdar dans la wilaya de Béjaïa, n'a pas connu son épilogue. Hier, un groupe d'élus d'opposition était à la wilaya où il a eu à rencontrer son secrétaire général. A leur sortie, les élus nous ont informé que «l'administration n'attend plus que le rapport du chef de daïra de Sidi Aïch pour trancher une fois pour toutes cette affaire». La municipalité de Tinebdar est minée par un conflit qui préoccupe sérieusement les pouvoirs locaux. Le bras de fer entre le maire installé par la force de la loi et une opposition qui ne jure que par son départ, a été au centre de pas moins de trois rencontres de concertation. Le nouveau chef de daïra de Sidi Aïch les a initiées aux fins de calmer les esprits et par voie de conséquence, rétablir la sérénité dans la commune. La première réunion qui s'est tenue au niveau du siège de la daïra de Sidi Aïch, augurait d'une issue heureuse au conflit. En effet, les deux parties avaient exposé leur point de vue et les perspectives d'un dénouement. Le seul consensus sur lequel cette réunion avait alors débouché était l'organisation d'un second round. Puis un troisième était arrivé mais sans pour autant aboutir au résultat escompté. Les deux parties campent toujours sur leurs positions respectives, notamment le maire déchu qui, de l'avis de l'opposition formée par trois élus du FFS, un dissident RCD et un indépendant, refuserait tout compromis selon lequel un exécutif collégial sera formé pour diriger les affaires de l'APC, mettant ainsi fin à la crise. L'opposition affirmait hier, avoir cédé énormément pour le bien de la population mettant sur le dos du président d'APC contesté la persistance de la crise. Contacté par nos soins, Brahim Benadji, le maire de la municipalité, déclarait qu'«il n'y a rien de nouveau, ma commune fonctionne bien, elle est parmi les meilleures de la wilaya». Concernant la proposition de constitution d'un exécutif collégial, notre interlocuteur nous renvoie à l'article 47 du Code communal. «Il est clair là-dessus», dit-il en soulignant que «toute discussion doit avoir lieu en public, c'est-à-dire en présence des comités de villages». L'initiative du chef de daïra de Sidi Aïch qui se voulait un prolongement de l'option de concertation, décidée par la plus haute autorité de la wilaya face au blocage qui caractérisait encore six communes sur les 52 que compte la wilaya de Béjaïa, n'est donc pas concluante. Pour rappel, le chef de l'exécutif avait pris une mesure consistant à confier certaines prérogatives des Assemblées aux chefs de daïra mais sans pour autant abandonner l'idée selon laquelle tout peut rentrer dans l'ordre pour peu qu'un dialogue s'installe entre les parties en conflit. M.Ali Bedrici, wali de Béjaïa, n'avait pas omis de rappeler aussi qu'il est un homme légaliste en avertissant de l'application de toutes les décisions des Assemblées pourvu qu'elles cadrent avec les Codes communal et de wilaya. Au vu de l'évolution de la situation ces derniers jours, la wilaya ne tardera pas à trancher cette affaire qui a fait couler beaucoup d'encre.