A six mois de l'élection présidentielle, les acteurs politiques se réveillent à Béjaïa. En léthargie profonde depuis les élections locales, la classe politique en basse Kabylie réapparaît pour dire qu'elle est là avec ses crises intestines et ses tiraillements sempiternels. Le week-end passé a été marqué par deux événements, celui de marquer un balbutiement politique local. Dans la nuit de jeudi à vendredi, le siège de l'Association des victimes d'octobre (AVO 1988) a été le théâtre d'une rencontre qui a regroupé des noms connus dans la région de Kabylie. La commémoration du quarantième jour du décès du militant Attik Hamid, a réuni des militants de divers horizons. Outre les témoignages sur l'homme, son parcours et ses qualités, le débat de près de trois heures s'est orienté vers la thématique chère au MDS, à savoir l'alternative démocratique au système. Tour à tour, des militants et anciens compagnons du défunt ont donné leur point de vue sur la situation politique, sociale et économique du pays. Successivement, Hocine Ali secrétaire général du MDS, Abrika, Oudjedi et Gherbi du mouvement des archs, d'autres dissidents des formations traditionnellement influentes dont le RCD et le FFS ont tous souhaité de fédérer les énergies pour construire cette alternative démocratique. La prochaine élection présidentielle préoccupe visiblement les présents qui s'inquiètent de la tournure des événements. De leur côté, le FFS et le RCD continuent à laver leur linge sale en public. Dans la soirée de mercredi dernier, Rabah Boucetta, membre de l'exécutif national du RCD était à Tinebdar pour une conférence-débat qui s'apparente à un démenti à l'intention de l'ex-maire du RCD qui prétendait bénéficier du soutien de la base militante dans la crise qui a secoué le parti localement. Devant les militants, en l'absence des députés de la wilaya et du maire de la commune, le représentant du parti de Saïd Sadi s'est longuement exprimé sur la situation du pays à tous les niveaux. Une sortie qui n'a de mérite que celui de confirmer la profondeur de la crise qui mine depuis quelques semaines le RCD, du moins à Béjaïa. L'absence des députés de la région, notamment celle de Djamal Ferdjellah et Athman Mazouzi, ce dernier étant résident dans la même commune, est une illustration parfaite de ce cas de figure. Le FFS était aussi de passage à Aokas, ville de l'actuel président de l'APW de Béjaïa, Hamid Ferhat. «Il n'y aura pas d'élection présidentielle libre et transparente», a estimé Karim Tabbou. Tout en refusant de cautionner la démarche, le premier secrétaire du FFS relèvera les tentatives de déstabilisation dont son parti fait l'objet. «Le FFS reste le seul parti d'opposition», avait-il jugé encore. Fidèle à lui-même, Tabbou s'en prendra aussi bien au pouvoir en place qu'aux partis politiques du pays.