Elle a appelé à recentrer le débat qui doit être celui d'idées. La députée et porte-parole du Parti des travailleurs, Mme Louisa Hanoune, a animé, hier, un meeting populaire au TR de Béjaïa. Devant une assistance nombreuse, les responsables du PT ont longuement parlé de la situation qui prévaut dans le pays. Intervenant en premier, M.Mourad Yefsah a expliqué les raisons qui les ont poussés à tenir ce meeting à Béjaïa. «Nous sommes là pour débattre de la sortie de crise et pour contrer les plans de paupérisation de la société», dira-t-il à une assistance qui commençait déjà à s'impatienter, en mettant la paix comme préalable. A peine a-t-il commencé à développer les grands axes du programme du parti, que le tiers des présents dans la salle se lève comme un seul homme et se dirige vers la sortie en scandant: «Ulac smah ulac», « Ulac l'vote ulac». L'orateur imperturbable tente de leur expliquer: «Nous ne sommes pas venus mes camarades et moi pour appeler au vote.» Ce à quoi, d'ailleurs, aucun intervenant n'a fait allusion tout au long des différentes interventions. Après ce léger incident, M.Bourdjma, tête de liste du PT à Béjaïa, lui succède pour expliquer la présence de son parti aux législatives. «C'est pour ne pas laisser les autres seuls», lancera-t-il à l'assistance encore là. Mme Hanoune prend le relais en abordant autrement la crise de Kabylie, en ce sens que pour l'oratrice, celle-ci «a été provoquée pour faire passer les plans antisociaux». Par qui? Le porte-parole du PT n'en dira pas plus. Pour elle, «l'enjeu essentiel est de tout privatiser» en se référant aux intentions des pouvoirs publics dont elle citera quelques exemples: «Privatisation de la Sonatrach à 70%, licenciement de 300.000 travailleurs, etc.». A travers les sorties entamées depuis l'ouverture de la campagne électorale, le porte-parole du PT visait un seul objectif: alerter l'opinion publique sur ce qui se passe. Elle abordera ensuite les solutions qu'elle juge à même de régler les problèmes du pays qu'elle situe, par ailleurs, dans un contexte mondial. Elle citera comme solution le Parlement qui «peut rejeter les réformes» comme ce fut le cas en Argentine, expliquera-t-elle. L'oratrice fera part à l'assistance du constat fait à travers ses sorties sur le territoire national. «La crise est identique», dira-t-elle, avant d'ajouter qu'elle «est caractérisée par le désarroi et le manque d'alternative». Abordant, enfin, le boycott, la porte-parole du PT se dit «respectueuse de ceux qui prônent le rejet» et qualifie les revendications du mouvement citoyen de «légitimes». Elle appellera enfin à «recentrer le débat qui doit être celui d'idée». A l'issue du meeting, une véritable frustration a été constatée chez les présents, eux qui s'attendaient à l'ouverture d'un débat. Notons que hormis la petite agitation qui a émaillé le début de cette rencontre avec le public, aucun autre incident n'est à signaler. Notons aussi que c'est le premier meeting populaire qu'organise un parti politique en lice pour les législatives du 30 mai.