Au sujet du nouveau poste de Premier ministre, le chef du gouvernement a déclaré que la décision échoit au Président. Le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, présentera sa démission prochainement. Lors d'une conférence de presse qu'il a animée hier, à l'issue du vote du projet d'amendement, M.Ouyahia a déclaré, que celle-ci «interviendra sans aucune doute après la promulgation du texte d'amendement dans le Journal officiel». Plus explicite, M.Ouyahia ajoute: «Naturellement, le poste de chef de gouvernement cessera d'exister après la promulgation des amendements de la Constitution, et ma démission interviendra comme un acte constitutionnel.» Au sujet de sa reconduction au nouveau poste de Premier ministre, conformément aux nouvelles dispositions de la Constitution, le chef du gouvernement a éludé cette question. Il a tenu à rappeler que le président de la République est seul habilité à procéder à cette nomination. Comme il a refusé de faire toute interprétation ou de prévision sur un éventuel changement dans l'équipe de l'Exécutif. Pour éviter tout commentaire, le chef du gouvernement laisse cette disposition au chef de l'Etat. M.Ouyahia dit qu'il ne fait pas partie des groupes qui font dans la prévoyance de l'avenir. Il y a lieu de rappeler que le texte voté hier sera publié dans le Journal Officiel au plus tard 30 jours après son adoption. En attendant, le chef du gouvernement va poursuivre son action. Revenant sur l'article 74 portant sur la limitation des mandats, M.Ouyahia a expliqué que la Constitution de novembre 1996 n'a pas fait de cet article un «article non révisable», précisant à cet effet que le dernier mot revient toujours au «peuple qui choisit son dirigeant». Il s'est, dans ce contexte, interrogé, pourquoi un député ou un président d'APC, d'une organisation nationale ou d'un parti politique, peut se présenter plusieurs fois, au moment où les mandats du chef de l'Etat sont limités à deux? Une situation qu'il a qualifiée d'«anormale». Il n'y a aucune loi qui interdise aux députés ou présidents d'organisation d'accumuler les mandats alors pourquoi pas le président? «Cessons de faire de la démocratie à l'ombre d'un article», a-t-il martelé. Il a réitéré que la non-limitation de mandats pour le président de la République n'est pas en contradiction avec les mécanismes et procédures pour le déroulement des élections de façon transparente. Il a souligné, dans le même cadre, que la loi sur les élections amendée de 2003, est une initiative de l'opposition visant la consécration des mécanismes qui permettent d'organiser des élections dans un «climat transparent» et donner au peuple la liberté de choisir ses représentants. Il a expliqué à cet effet que la révision de cette loi n'est pas «obligatoire» avant l'élection présidentielle, mais, a-t-il ajouté, elle peut avoir lieu avant les élections législatives de 2012.