La Coordination des syndicats autonomes de la Fonction publique opte pour le durcissement de l'action de protestation. «Une réunion sera tenue ce soir (hier Ndlr) pour fixer la prochaine rencontre», a indiqué le porte-parole de la Coordination, Meziane Meriane. Lors de cette rencontre, toutes les propositions d'actions de protestation des différents syndicats regroupés dans la Coordination, seront rassemblées, a expliqué M.Meriane, lors d'une conférence de presse animée hier à Alger. Ces propositions seront soumises aux adhérents et à la base pour enfin décider du prochain débrayage dont la durée dépassera cette fois-ci les trois jours, a annoncé le conférencier. Ce dernier est revenu sur la grève de trois jours initiée par la Coordination. Il annonce ainsi un taux de suivi qui a dépassé les 90% dans la santé publique et qui a atteint les 65% dans l'éducation, tout en avouant que ce dernier taux est faible par rapport aux protestations précédentes. Concernant le mouvement décrété, M.Meriane précise que les revendications de la coordination sont purement socioprofessionnelles. «Le mouvement est apolitique. C'est vrai que nous sommes manipulés mais par nos salaires de misère et par notre situation socioprofessionnelle dramatique. Ce qui nous guide dans notre action c'est la situation des fonctionnaires en général», réplique le conférencier. Faire avancer le combat syndical sur le terrain est le seul objectif qui intéresse la Coordination, ajoute M.Meriane. «Les pouvoirs publics n'ont émis aucun signe de prise en charge de nos doléances. Il n'y a pas de volonté pour régler nos problèmes», déplore-t-il. Le syndicaliste a aussi réagi à l'annulation de la grève par les deux syndicats de l'éducation. «La Coordination va trancher sur ce qu'ils ont fait», a-t-il souligné. Sur ce point, le Dr Lyès Merabet, secrétaire général du Syndicat des praticiens de la santé publique (Snpsp) dénonce «la trahison» de ces deux syndicats. «Il faut balayer ce genre de comportement au sein de la Coordination. Ce sont des cadres syndicaux qui n'ont qu'un cachet et un cartable», a-t-il lancé. Sur la grève nationale, le Dr Merabet regrette qu'«après une année, nous sommes encore au point zéro». Et d'ajouter que «le ministère de la Santé ne veut toujours pas recevoir notre organisation syndicale pour des raisons que nous ignorons, pourtant nous sommes largement représentatifs». Devant cet état de fait, les syndicalistes sont déterminés à aller jusqu'au bout pour faire aboutir leurs revendications «légitimes». «Que les pouvoirs publics prennent en considération nos doléances et nous allons démontrer notre volonté de cesser les protestations», a lancé enfin M.Meriane.