Les Directeurs généraux des Douanes, de la Police et de la Protection civile, départements stratégiques s'il en est, vont connaître une sensible amélioration de leurs salaires. Les salaires des directeurs généraux des Douanes algériennes, de la Sûreté nationale et de la Protection civile seront revus à la hausse. Les rémunérations des responsables cités, et qui s'élèvent actuellement à 90.000 DA, seront augmentées dans les prochains jours, indique une source gouvernementale, sans préciser le montant de cette revalorisation salariale. D'autres hauts commis de l'Etat devraient, également, voir leurs salaires revus à la hausse, ajoutent nos sources qui indiquent que cette décision a été déjà prise par le gouvernement. Il faut dire que les postes qu'occupent Ali Tounsi, Mohamed Abdou Bouderbala et Mustapha Lahbiri, respectivement DG de la Sûreté nationale, des Douanes algériennes, et de la Protection civile, sont d'une importance capitale. De ce fait, augmenter leurs salaires s'avère une nécessité absolue, au vu notamment de la sensibilité des responsabilités qui leur échoient. Cette mesure vise, selon toute vraisemblance, à sécuriser ces responsables et les mettre à l'abri de toute tentation, dont la corruption, il est vrai, mais aussi de toute pression. Un fléau qui gangrène plusieurs pays de la planète dû, principalement à l'absence d'un mode de vie adéquat aux postes de haute responsabilité. En effet, il n'est pas rare de trouver des fonctionnaires de cette envergure tomber dans le piège de la corruption. Un mal que l'Algérie pourrait éluder en prenant en charge correctement les salaires de ses hauts cadres. Il est vrai maintenant que pour le simple citoyen, les salaires des directeurs généraux évoqués sont faramineux, mais en fait, au vu des responsabilités qu'ils assument, c'est loin d'être une sinécure. Une réalité que d'aucuns paraissent ignorer, puisqu'elle a déjà été prouvée et à de multiples occasions. Pour la Dgsn, les années de sang et de larmes qu'a traversées l'Algérie ont démontré combien est dure la tâche lorsqu'on est nommé à la tête d'une pareille institution, objet en permanence de critiques. Il faut savoir que, dans le cadre de la loi de finances complémentaire pour 2008, la Dgsn a bénéficié d'une enveloppe financière de 7378 milliards de centimes, consacrée aux salaires, allocations diverses, indemnités...La responsabilité qui incombe au directeur général des Douanes algériennes, n'est pas moindre que celle du patron de la Sûreté nationale. En effet, s'il existe une institution visée par les amateurs de pots-de-vin et de bakchich, l'administration des Douanes est assurément la mieux placée. Il est connu, dans le monde, que les responsables de ce genre d'administration, qui gèrent les flux d'import-export, n'arrivent rarement à échapper, tant à la petite qu'à la grande corruption, que grâce à leur honnêteté, partie intégrante de leur éthique. Il faut savoir aussi que la corruption au niveau de l'administration douanière peut valoir pas mal de préjudices à la santé économique du pays lorsque cette anomalie s'infiltre dans le système. Elle fait fuir les investisseurs potentiels, encourage la concurrence déloyale qui «s'exerce au détriment des entreprises les plus performantes qui ne recourent pas à la pratique de pots-de-vin dans leur système de fonctionnement», et aussi nuirait à l'image du pays. Pour ce qui est de la Protection civile, il est vrai qu'elle n'est pas touchée par le fléau cité plus haut, néanmoins la motivation de ses éléments, à commencer par son premier responsable, s'avère nécessaire. Remettre en cause le degré de sa responsabilité, c'est ignorer la tâche ardue qu'il mène; pis encore, c'est oublier la présence de ses unités auprès des citoyens à chaque fois que de besoin. La Protection civile algérienne, rappelle-t-on, est l'une des meilleures au monde. S'il y a un corps auquel il faudra rendre hommage, c'est bien celui de la Protection civile, ces soldats du feu. Ainsi donc, la décision du gouvernement d'augmenter les salaires des DG de la Sûreté nationale, des Douanes et de la Protection civile, est à saluer. Il est en effet inconcevable que des députés qui se contentent de lever la main, touchent 30 millions de centimes par mois, alors que des responsables connus pour leur sérieux au travail et leur abnégation, avec un sens du dévouement et du sacrifice pour le pays, perçoivent une mensualité de 90.000 DA. Un salaire loin de refléter les lourdes responsabilités qui sont celles de ces corps constitués de l'Etat.