Il est invraisemblable que des responsables en charge des secteurs sensibles continuent de percevoir des salaires dérisoires. Les indemnités des magistrats viennent d'être revues à la hausse. Les salaires des magistrats ont été alignés sur ceux des députés et des ministres. C'est ce qui ressort du décret présidentiel du 5 octobre dernier déterminant les modalités de déroulement de la carrière des magistrats et leur rémunération. Ainsi, le salaire brut sans l'indemnité de responsabilité est porté à 206.150,00 dinars pour les magistrats classés au premier groupe selon la nouvelle nomenclature. Ce premier groupe comporte les premiers présidents de Cour suprême, le président de Cour d'Etat, les procureurs généraux de la Cour suprême et les commissaires d'Etat près le Conseil d'Etat. Pour ce premier groupe, l'indemnité mensuelle de responsabilité s'élève à 50.000,00 dinars. Tandis que le second groupe et qui concerne les vice-présidents de Cour suprême, les vice-présidents de Cour d'Etat, les procureurs généraux -adjoints près la Cour suprême, les vice-commissaires d'Etat près le Conseil d'Etat, les présidents de chambre à la Cour suprême et les présidents de chambre au Conseil d'Etat, leur salaire brut sera désormais de 201.732,50 dinars. alors que leur indemnité est de 30.000,00 dinars. Les autres salaires varient entre 197.315,00 et 105.545,00 dinars pour un magistrat stagiaire. Leurs indemnités mensuelles de responsabilité oscillent entre 20.000 et 14.000 dinars. Cette décision entre dans le cadre des réformes de la justice. En outre, cette décision a été prise pour réduire la «corruption rampante» au sein de la corporation, d'une part, et répondre aux revendications socioprofessionnelles des magistrats, d'autre part. Dans ce chapitre, il y a lieu de relever que d'autres avantages sont également accordés aux magistrats notamment, une prime mensuelle de logement de 40.000,00 dinars, des prêts pour l'achat de véhicule. D'aucuns estiment que la justice est le baromètre du développement de tout pays. Mais pour ce faire, il faut, dans un premier temps, enrayer la corruption à tous les niveaux et mettre en place tous les moyens nécessaires aux magistrats à même de rendre une justice, un tant soit peu, équitable. Cependant, outre la nécessité de revoir leur statut, il est nécessaire de garantir l'indépendance des juges. Ainsi, leurs salaires viennent d'être, pour bon nombre, alignés sur ceux des députés et des ministres. Il y a lieu de signaler que la simple augmentation des salaires ne peut, à elle seule, endiguer la corruption. Une réforme totale des mentalités s'impose. En effet, il est invraisemblable que des responsables en charge des secteurs sensibles continuent de percevoir des salaires dérisoires. Les salaires des directeurs généraux des Douanes algériennes, de la Sûreté nationale et de la Protection civile ne dépassent pas les 90.000 dinars alors qu'ils occupent des postes névralgiques. De ce fait, la revalorisation de leurs salaires s'avère une urgence. Ce qui les mettrait à l'abri de la tentation de corruption, et il est vrai aussi, de toute pression. Ce constat reste valable pour d'autres hauts responsables de l'Etat, notamment les chercheurs universitaires, qui parfois sont contraints de partager une chambre d'étudiants. De ce fait, il est inconcevable que des députés, qui se contentent de «lever la main», touchent 30 millions de centimes par mois, alors que des responsables connus pour leur sérieux au travail et leur abnégation, avec un sens du dévouement et du sacrifice pour le pays, perçoivent des miettes.