Entre le 1er et le 13 novembre, la Gendarmerie nationale a massivement déployé son nouveau mode opératoire. La Gendarmerie nationale déploie, désormais, un nouveau mode opératoire dans son combat contre le crime. C'est ce que vient de déclarer le colonel Mustapha Taybi, chef du groupement de la wilaya d'Alger. En effet, ce dernier a affirmé: «La traque de la délinquance se poursuit, et il s'agit de combattre le crime dans son fief plutôt que de simplement répondre aux plaintes des citoyens.» Selon cet officier supérieur du Darak, ce mode d'action qui a été récemment adopté dans le Grand-Alger, a fini par donner des résultats probants. Ainsi, la 35e opération de gendarmerie a été bouclée, ce week-end, et a prouvé toute l'efficacité de la chasse au crime dans ses moindres refuges. Une chasse menée inlassablement par toutes les unités de l'Algérois, lesquelles ont réussi à déjouer bien des plans de la contrebande, du trafic de drogue, de l'immigration clandestine ou de la construction illicite de bidonvilles dont l'éradication totale a été décrétée par le chef de l'Etat. Aussi, ce dernier chapitre figure-t-il au premier rang des missions des hommes en vert. Dès le début de ce mois de novembre, tous les efforts de la Gendarmerie nationale ont essentiellement porté sur le contrôle des zones susceptibles de servir de terreau à ce phénomène. «45.000 bidonvilles ont été recensés au niveau d'Alger, et le gouvernement a pris la décision de reloger leurs occupants. Il ne faut donc pas attendre que 45.000 autres s'installent pour agir!», a déclaré, à ce titre, le colonel Taybi qui a décidé, dès le 1er novembre, de mener une lutte sans merci contre l'habitat précaire. L'habitat précaire en ligne de mire Et c'est dans cette perspective et à titre de prévention que des postes de sécurité ont été installés, en fonction des zones de compétence, au niveau des sites d'anciens bidonvilles, «afin que d'autres ne viennent pas agrandir le quota déjà existant». Ainsi, 72 habitations de ce type ont été démolies. «Agir à temps» est le leitmotiv de cette campagne dont la réussite dépend de la coopération de tous les services de l'Etat, notamment, les P/APC, la Gendarmerie nationale, la Police nationale et les services de l'urbanisme. Le premier responsable étant ici l'autorité administrative qui délivre l'arrêté de démolition exigé par la Gendarmerie nationale. L'Expression a pu suivre le démantèlement et le repérage de ces constructions anarchiques qui poussent, loin des regards, à la lisière des oueds de la capitale ou dans quelques champs éloignés. A la faveur d'une sortie nocturne encadrée par les éléments de la compagnie de Rouiba, nous avons pu assister à l'opération «bidonvilles» déclenchée par la gendarmerie. Pas moins de dix-sept bidonvilles ont été détruits dans cette partie est de la capitale, dont onze à Souachet à proximité de Oued El Hamiz, un à Haï Anasr et trois à Haouche Rouiba. Ici, et afin de sécuriser les citoyens, la RN24 est continuellement passée au peigne fin par les hommes en uniforme. Dans ce tronçon qui fait office de frontière avec la wilaya de Boumerdès, il a été mis fin définitivement au trafic de sable. Néanmoins, il continue de servir de zone de transit pour l'immigration clandestine qui bénéficie de la complicité de certains citoyens et son corollaire le trafic en tous genres. Durant les dernières quarante-huit heures, la Gendarmerie nationale a arrêté et mis en garde à vue, quinze personnes dont dix étrangers de différentes nationalités (malienne, nigérienne et marocaine). Par ailleurs, huit grammes de stupéfiants et 56 bouteilles de vin rouge ont été saisis. Lors de ces quarante-huit heures et dans le cadre de l'actuel déploiement, 2190 personnes ont été identifiées et 2081 ont été contrôlées, tandis que 94 autres ont fait l'objet de procès-verbaux puis libérées. Sur cet axe densément peuplé, des points réputés pour les petits larcins et autres vols de portables ont été également «nettoyés» particulièrement aux lieudits «Bateau cassé» et «Sntr», où une gare pour le tramway sera érigée. Culture de cannabis à Aïn Benian Dans la spectaculaire razzia de la Gendarmerie nationale, figure également la neutralisation d'une tentative de culture de cannabis. Les unités en opération à l'ouest de la capitale ont pu débusquer un jardin de culture expérimentale de plants de cannabis, de type Sativa L, sur le plateau de Aïn Benian où le climat serait propice à la culture de ce produit prohibé. «Suite à une perquisition, les gendarmes ont découvert, dans le jardin d'une habitation des plants de cannabis de 60cm», a révélé le colonel Taybi. Le propriétaire de ces plants est un homme de 43 ans déjà condamné à deux reprises pour consommation et usage de stupéfiants. L'enquête, qui est en cours, laisse supposer que ces derniers auraient été acheminé vers Alger à partir de Béjaïa où, rappelle-t-on, agissant sur des renseignements fournis par des citoyens, les services de la Gendarmerie nationale ont découvert, le 27 août dernier, dans la commune de Toudja, un champ de cannabis de quelque 560 plants, représentant une production de près de 170kg. En parallèle, les services de la Gendarmerie nationale ont pu saisir, ces deux derniers jours, 17 faux billets de 200 DA de même qu'une imprimante de marque Epson. Mais également cinq gourdins et cinq couteaux. En outre, trois voitures ont été immobilisées pour défaut de documents douaniers. Les modèles concernés sont une BMW X5, une Audi A 3 et une Volkswagen Sirocco. Le nom d'Allah inscrit sur des semelles Notons que les gendarmes de la compagnie de Rouiba, viennent de mettre la main sur un lot de chaussures pour femmes, de marque «Lamoda», en provenance de l'étranger avec, sous la semelle, l'inscription du nom d'Allah qui a été soigneusement limé et donc difficilement lisible. Les vingt-neuf paires qui ont été confisquées, feraient partie d'un lot initial de trois quintaux. Ce dernier aurait échappé à la vigilance des contrôles. Même si les premiers éléments font ressortir que ces chaussures ont transité par la wilaya de M'sila, une enquête est en cours afin de déterminer si elles ont été introduites au pays par voie terrestre ou maritime. L'on rappelle que cette saisie singulière a été effectuée dans un marché à Réghaïa. Dans cette même ville, la Gendarmerie nationale a découvert une importante quantité de fromage rouge, impropre à la consommation. Essentiellement pour faute d'indication de date de validité, cette denrée qui a été immédiatement mise hors circuit du commerce, a permis d'ouvrir une enquête afin de déterminer les causes de cette grave négligence qui porte atteinte à la santé du citoyen. La brigade économique a, en outre, saisi 700kg de café pour défaut de facture, et 1500kg de légumes, au motif de vente sur la voie publique et défaut de registre du commerce. Par ailleurs, 170 plaquettes d'oeufs et une quantité appréciable de produits cosmétiques d'une valeur de six millions, ont été mis hors circuit de vente. Enfin, les sorties effectuées par la Gendarmerie nationale à la faveur de ces dernières quarante-huit heures, où la météo était très capricieuse, ont permis de confondre de nombreux chauffards. Il a pu être constaté, en seulement 24 heures, plus de 825 infractions au Code de la route, et 654 retraits de permis de conduire. Ce qui atteste que l'usager de la route demeure indiscipliné et brave les lois de la sécurité les plus élémentaires. Les pluies abondantes de ce week-end n'ont, a priori, pas empêché les automobilistes de faire preuve d'excès de vitesse sur chaussée glissante. 1951 amendes forfaitaires ont été établies et 702 véhicules mis à la fourrière.