Près de la moitié des décès imputables au diabète surviennent chez des personnes de moins de 70 ans et 55% des personnes qui meurent de la maladie sont des femmes. C'est un fléau qui frappe indifféremment toutes les couches de la société de par le monde. La seule différence réside dans la prise en charge des malades selon les pays où ils résident. En effet, dans notre pays, 40% des diabétiques ne sont pas pris en charge par la sécurité sociale. C'est ce qu'a déclaré jeudi à Alger, le président de la Fédération nationale des diabétiques Noureddine Boussatta, lors de la Journée mondiale des diabétiques. Organisée par l'entreprise de santé Novo Nordisk, leader mondial dans le traitement du diabète, la journée a été une occasion pour les malades ainsi que pour les spécialistes de se pencher sur la gravité de la maladie. Selon l'orateur, le nombre de malades est en progression constante. En Algérie, on compte pas moins de 3 millions de diabétiques, soit 10% de la population. Le président de la Fédération demande une attention particulière pour cette frange de malades qui n'arrivent pas à avoir accès aux soins dans les hôpitaux. Parmi les malades marginalisés par la sécurité sociale, il y a les enfants qui n'arrivent pas à suivre une scolarité normale à cause de la maladie. La capitale compte à elle seule 5000 enfants atteints du diabète, soit 10% de nouveaux cas de diabète recensés chaque année. Le Pr Farida Menad Lacette, chef du service pédiatrie au CHU Nafissa Hamoud (ex-Parnet) a indiqué que 80% de ces enfants sont traités dans le secteur public et 20% dans le privé. Elle précise qu´au niveau du seul CHU Parnet, 800 à 850 nouveaux cas âgés entre 0 et 15 ans sont traités sachant que l´établissement sanitaire diagnostique 3 à 4 cas par mois. Le Pr Menad Lacette, présidente de l´association des diabétiques d´Alger, a imputé cette situation au dysfonctionnement dans l´alimentation de la mère pendant la grossesse ainsi qu´a des facteurs héréditaires et environnementaux. De son côté, le Pr Mansour Preuri évoque la prise en charge de cette maladie qui prend de l´ampleur, en insistant sur la lutte contre les facteurs aggravants telles l´obésité, la sédentarité et l´alimentation riche en lipides, en glucides et en protéines. Ainsi, lors de la prise en charge des patients, le manque de diététiciens pose un problème pour les malades et les médecins spécialistes. Dans ce sens, le Dr Djamila Nadir, responsable au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, a évoqué les programmes de prévention élaborés par le ministère et la prise en charge des malades au niveau des maisons du diabète créées dans toutes les wilayas du pays. Le directeur général de Novo Nordisk-Algérie, Jean-Paul Digy, a indiqué que le nombre des diabétiques à travers le monde a atteint 250 millions, ajoutant que ce nombre pourrait atteindre 380 millions durant les années à venir. M.Digy a également précisé que le taux le plus élevé des personnes atteintes touche les pays en développement dont 80% en Afrique seulement. Il a appelé à entreprendre un diagnostic précoce pour un meilleur traitement de la maladie. Par ailleurs, M.Digy a affirmé que 90% des diabétiques encourent le risque d´une amputation de la jambe et que seulement 5 à 8% sont soumis à un traitement. D'après l'Organisation mondiale de la santé, le diabète est une maladie incurable avec des conséquences lourdes, malgré les recherches incessantes effectuées dans les pays développés. Près de la moitié des décès imputables au diabète surviennent chez des personnes de moins de 70 ans et 55% des personnes qui meurent de la maladie sont des femmes. L'OMS prévoit que les décès dus au diabète vont augmenter de plus de 50% au cours des dix prochaines années si des mesures ne sont pas prises d'urgence. Ce sont surtout, les pays à revenu moyen qui risquent d'avoir une augmentation de plus de 80% de malades d'ici 2015.