Le président de la République a tranché: il n'y aura pas de vice-Premier ministre, du moins dans l'immédiat. Le président de la République n'a pas fait durer trop longtemps le suspense. Aussitôt la démission du désormais ex-chef de gouvernement remise, Abdelaziz Bouteflika n'a pas hésité un seul instant à nommer Ahmed Ouyahia au poste de Premier ministre. A l'exception d'Abderrachid Boukerzaza, ministre de la Communication, l'ensemble de l'ancienne équipe gouvernementale a été reconduit. La surprise est tout de même venue du côté de Bir Mourad Raïs où M.Boukerzaza avait pris ses quartiers et faisait office de porte-parole du gouvernement. Membre du comité central du Front de libération nationale, entre 1986 et 1998, il avait auparavant occupé le poste de secrétaire général de l'Union nationale de la jeunesse algérienne (Unja) de 1986 à 1999. Il était à la tête du ministère de la Communication depuis juin 2007 après avoir succédé à El Hachemi Djiar, qui est depuis passé à la Jeunesse et aux Sports. Abderrachid Boukerzaza fait donc les frais de ce réajustement qu'impose l'amendement partiel de la Loi fondamentale. Le ministère de la Communication est mué en secrétariat d'Etat auprès du Premier ministre chargé de la Communication. Son futur locataire n'est autre que Azzedine Mihoubi, homme de culture et directeur général de l'Enrs, l'Entreprise nationale de rediffusion sonore. C'est donc un proche du désormais Premier ministre qui aura à gérer le secteur ô combien stratégique de la communication. Membre du Rassemblement national démocratique, Azzedine Mihoubi aura à gérer un secrétariat d'Etat chapeauté directement par le Premier ministre, de surcroît secrétaire général du RND. Nul doute que les deux hommes parleront d'une même voix. Doit-on y voir là un indice d'un voeu d'Ahmed Ouyahia, tribun et communicateur hors pair? Si c'est le cas, le quatrième Premier ministre de l'Algérie indépendante aura réussi à convaincre le chef de l'Etat quant à ce choix. Désormais, plus aucun obstacle ne se dresse sur le chemin de Abdelaziz Bouteflika pour briguer une troisième magistrature. Le président de la République qui a mené de main de maître une révision de la Constitution dont la campagne a été lancée par Abdelaziz Belkhadem dès son arrivée à la chefferie du gouvernement en mai 2006, en émettra-t-il le souhait? Sa très probable candidature à la présidentielle d'avril 2009 sera porté à bout de bras par l'Alliance présidentielle et l'actuel gouvernement dont le Premier ministre Ahmed Ouyahia sera, sans coup férir, le fer de lance de sa campagne.