Le chef de l'Etat n'a pas nommé de vice-Premiers ministres et a gardé les deux autres leaders de l'Alliance présidentielle, Abdelaziz Belkhadem et Abou Djerra Soltani, au poste de ministres d'Etat sans portefeuille. Aussitôt la nouvelle Constitution signée, le président de la République a reconduit le gouvernement Ouyahia, dans sa totalité, sauf pour Abderrachid Boukerzaza (FLN), ministre de la Communication, qui a été sacrifié au bénéfice du directeur général de la Radio nationale, Azzeddine Mihoubi (RND). Le chef de l'Etat n'a pas nommé de vice-Premiers ministres et a gardé les deux autres leaders de l'Alliance présidentielle, Abdelaziz Belkhadem et Abou Djerra Soltani, au poste de ministres d'Etat sans portefeuille. Le départ d'Abderrachid Boukerzaza était dans l'air, depuis un bon moment. En fait, le poste de ministre de la Communication n'a jamais été aussi incertain que sous le règne de Bouteflika. Beaucoup de personnalités en ont fait les frais. Dans la nouvelle configuration gouvernementale, c'est le seul poste, d'ailleurs, qui change de statut. Ainsi, Azzeddine Mihoubi est nommé en qualité de secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre chargé de la Communication. En dehors de cette “exception” de la communication, le président de la République aura, en tout et pour tout, procédé à une mise en conformité de l'Exécutif avec les nouvelles dispositions de la Constitution et coupé court aux folles rumeurs qui ont circulé au sujet des éventuels vice-Premiers ministres. En optant pour le statu quo, le président Bouteflika donne un quitus à l'Exécutif dirigé par Ahmed Ouyahia, désormais Premier ministre et qui devrait présenter, dans les jours à venir, son programme d'action devant le Parlement. L'on saura, dès lors, s'il s'agit d'un programme complémentaire visant à achever les chantiers lancés durant le second quinquennat de Bouteflika, ou c'est alors un programme quinquennal futur visant à préparer le terrain à une troisième candidature d'Abdelaziz Bouteflika. Il est clair que, dans la perspective des élections prévues dans moins de six mois, le Président sortant ne pouvait se permettre le luxe de procéder à un grand chamboulement. On reprend les mêmes et on recommence alors. On s'achemine, selon toute vraisemblance, vers une équipe de campagne électorale, beaucoup plus que vers un gouvernement de transition. Durant la dernière campagne électorale, le candidat Abdelaziz Bouteflika avait multiplié ses visites marathoniennes dans tout le pays, distribuant généreusement des rallonges budgétaires à des wilayas qui n'avaient même pas les moyens de réaliser ne serait-ce qu'un tiers des programmes déjà alloués. On s'attend à ce que l'Exécutif prenne le relais, aussitôt le programme d'action validé par le Conseil des ministres et adopté par le Parlement. L'Alliance présidentielle, confortée dans son soutien sans faille au Président sortant, devrait faire montre, à la lumière de cette reconduction de l'Exécutif, d'une plus grande homogénéité et de solidarité, en vue de garantir le succès de l'élection présidentielle et d'éviter, un tant soit peu, le scénario catastrophe des législatives de 2007 avec leur faible taux de participation. Beaucoup plus qu'un simple Premier ministre, vulgairement assimilé à un “vaguemestre”, Ahmed Ouyahia est chargé de mener le bal électoral, lui qui est bien rodé dans l'art de gagner les élections. En attendant que Bouteflika donne le la, tout l'orchestre se met, dès à présent, aux répétitions. Azzeddine Bensouiah