Hier a eu lieu la signature préliminaire du document sur le retrait des troupes américaines au moment où le Parlement en entamait une première lecture. Le Parlement irakien a entamé hier l´examen en première lecture de l´accord sur le retrait des troupes américaines d´ici la fin de 2011 adopté par le gouvernement, a-t-on appris de source parlementaire. Le gouvernement irakien a approuvé à la quasi-unanimité dimanche l´accord de sécurité avec les Etats-Unis. Le Parlement irakien devrait se prononcer définitivement sur cet accord le 24 novembre. La présidence collective, le Conseil présidentiel, devra ensuite donner son feu vert avant que l´accord ne soit finalement signé par le Premier ministre Nouri al-Maliki et le président américain George W.Bush. En attendant cette finalisation, le chef de la diplomatie irakienne, Hoshyar Zebari et l´ambassadeur des Etats-Unis à Baghdad, Ryan Crocker, ont apposé hier lors d´une cérémonie leur signature préliminaire à l´accord de sécurité irako-américain approuvé la veille par le gouvernement de Baghdad. «C´est une journée historique dans les relations entre les Etats-Unis et l´Irak. Après des négociations difficiles, le conseil des ministres a approuvé l´accord et l´a envoyé au Parlement qui aura le dernier mot», a dit M.Zebari pendant la cérémonie retransmise par la télévision officielle. Les signataires étaient entourés des deux équipes de négociateurs de l´accord qui prévoit le retrait des troupes américaines d´Irak à la fin de 2011. Pour sa part l´ambassadeur Crocker a dit «remercier et féliciter les négociateurs irakiens et américains, car ce furent des négociations compliquées et dures (...). Tous les Irakiens peuvent être fiers de cet accord», a-t-il conclu. Si les officiels se congratulaient à Baghdad, ce n'est pas le cas dans les rangs du leader radical chiite, Moqtada Sadr, dont le bloc parlementaire se promet d'empêcher par «tous les moyens légaux» l´adoption par la Chambre des députés de l´accord de sécurité avec les Etats-Unis approuvé dimanche par le gouvernement, a indiqué un responsable. «Le bloc Sadr essaiera de stopper la signature de l´accord par tous les moyens légaux (et) il va essayer de constituer une alliance au sein du Parlement dans ce but», a affirmé dans la nuit de dimanche à lundi son porte-parole Ahmad al-Massoudi. Le courant antiaméricain Sadr, qui a une trentaine de députés sur les 275, a l´intention de soumettre au Parlement une proposition de loi exigeant que l´accord, pour être valide, doit obtenir une majorité des deux-tiers. «Il ne faut pas qu´il soit adopté à la majorité simple», a-t-il dit. «Nous considérons que l´adoption à la majorité simple va à l´encontre des instructions d´Ali al-Sistani, qui souhaite un consensus national sur cet accord», a ajouté M.Massoudi, dont le mouvement exige un retrait immédiat et inconditionnel des troupes américaines d´Irak. Le Grand ayatollah Ali Sistani, la plus haute autorité religieuse chiite d´Irak, a donné vendredi implicitement son feu vert au texte mais demandé qu´il y ait un large consensus «car c´est un sujet qui concerne tous les Irakiens». Le texte de 31 articles a été transmis au Parlement, qui a entamé hier une première lecture avant de voter le 24 novembre. Il n´a pas le droit de le modifier, a-t-on précisé de source parlementaire. Négocié pendant près d´un an, l´accord prévoit le départ d´Irak des quelque 150.000 soldats américains, répartis sur plus de 400 bases, huit ans après l´invasion ayant renversé le président Saddam Hussein. Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a obtenu l´aval des ministres des trois grandes communautés, chiite, sunnite et kurde.