«L'avenir est entre les mains de ceux qui respectent leurs engagements.» «Je dois exprimer ici la reconnaissance du gouvernement et du peuple algérien au groupe Khalifa qui a fait ce cadeau aux Algériens», a déclaré Bouteflika en visitant, hier, le site de la future unité flottante de dessalement d'eau de mer sur la côte Est d'Alger près du Hamma. A rappeler que le groupe Khalifa a fait don de cette unité de dessalement au gouvernement algérien et qui a été intégrée dans le programme à moyen terme dont l'objectif est de faire disposer la région algéroise d'une capacité de production de plus d'un milliard de mètres cubes par an dès 2005. «Alger aura sa sécurité en matière d'eau potable en 2005», affirmait le premier responsable de l'Agence nationale des barrages. Le maître de l'ouvrage est Khalifa Group dont la filière Holzmann Khalifa Construction s'occupera de la réalisation. La capacité de production de cette unité est de 50.000 m3/jour. La première phase de ce projet (3000 m3/jour) sera achevée le 15 juin. Le Président Bouteflika a écouté l'exposé du conseiller technique, M.Steven Woods qui a expliqué les détails de ce projet clé en main. Dans son message à Bouteflika, le groupe Khalifa a tenu à remercier à son tour le chef de l'Etat en ajoutant: «L'avenir est entre les mains de ceux qui respectent leurs engagements.» Bouteflika s'est ensuite entretenu avec M.Woods en évoquant ses soucis quant à la recherche d'une meilleure source d'énergie que le gasoil. L'expert répond que le groupe Khalifa a opté pour le gasoil pour des contraintes de temps. Le maître de l'ouvrage trouvait qu'il y avait urgence à réceptionner la première unité au mois de juin. «Cela ne nous empêche pas de réflechir à d'autres sources d'énergie», a ajouté Woods qui a rebondi sur une plaisanterie de Bouteflika qui a demandé si on pouvait produire de l'eau minérale. «Les moyens technologiques le permettent, c'est donc possible», a affirmé l'expert. Avant cette escale, Bouteflika avait visité la station de traitement d'eau à Tessala El Merdja à l'entrée de la wilaya de Tipaza. Cette station fait partie du projet de l'interconnexion des barrages de l'ouest d'Alger. Ainsi les excédents des barrages de Ghrib, de Bouroumi et de Boukerdane seront acheminés vers la capitale pour atténuer la crise d'eau potable. Une première phase de ce vaste projet devra être achevée le 20 juin prochain. Le programme d'urgence lancé en décembre 2001 devra permettre d'atteindre les 550.000 m3/jour en octobre 2002 contre les 310.000 m3/jour actuellement. Le Président Bouteflika a insisté lors du lancement des activités de la centrale électrique du Hamma sur la nécessaire implication du citoyen lui-même dans la gestion rationnelle de cette denrée rare qu'est l'eau potable et s'est montré outré que 50% de notre eau se perdent pour cause de vétusté et de déficit de maintenance. La veille, Bouteflika déclarait à l'APS que «les objectifs attendus de cette centrale sont de trois ordres: sécuriser et régulariser l'alimentation électrique d'Alger et son agglomération, renforcer la capacité du réseau électrique national et alimenter l'usine de dessalement d'eau de mer». Le projet de raccordement de la place du 1er Mai à l'avenue de l'ALN faisait partie du programme de la visite ainsi qu'une inspection du poste central de contrôle de la qualité de l'air au niveau du ministère de l'Environnement. C'est là que le Président a déclaré que des unités industrielles installées à Bab El-Oued doivent être délocalisées et a lancé un appel dans ce sens. Bouteflika a clôturé cette seconde tournée dans la capitale au siège de la wilaya. L'hôte de Nourani, le wali d'Alger, a appelé les Algériens à aller voter massivement jeudi prochain et considère que les tenants du boycott défendent une logique antidémocratique et qu'il ne fallait pas titiller la flamme qui anime notre jeunesse tout en annonçant sa mesure de grâce en faveur des étudiants de Bouzaréah condamnés avant-hier. Il a notamment reconnu que la corruption existait bel et bien dans nos administrations. Son geste envers le groupe Khalifa a été commenté par des observateurs comme une «reconnaissance envers un milliardaire qui, lui, pense à investir au lieu de faire fuir ses capitaux à l'étranger».