Ces «nouveaux écoliers» dénoncent l'absence de chauffage, les infiltrations, le taux d'humidité élevé et les moisissures. Les parents d'élèves du CEM Arezki Boudjemaâ dans la commune d'Adekar ont occupé hier matin le collège préférant remplacer leur progéniture restée à la maison. Il ne s'agit pas d'une quelconque volonté d'apprentissage mais d'une protestation contre les conditions d'études de leurs enfants. A travers leur action, les parents d'élèves entendaient protester contre la situation dans laquelle baigne l'établissement scolaire. Une situation marquée, selon la déclaration dont nous détenons une copie, «par la manque de chauffage, les infiltrations des eaux de pluies dans les salles de cours, le taux d'humidité trop élevé é et les moisissures». Cette manifestation, notent les parents d'élèves, fait suite à l'absence de réponse de la tutelle. En effet, une délégation des parents protestataires a été reçue en date du 26 octobre par la directrice de l'Education de la wilaya de Béjaïa. Une promesse avait été alors faite quant à la prise en charge des problèmes exposés. Depuis «rien n'a été fait», soulignent les parents dans leur document. C'est pourquoi ils se sont retrouvés une nouvelle fois au cours d'une réunion sanctionnée par une décision, de protestation plus musclée. Hier, ils sont passés à l'action en initiant un rassemblement d'abord au sein même de l'établissement qu'ils occupèrent jusqu'à dix heures avant de se déplacer au siège de la daïra. Sur place, une délégation des parents a été reçue par les autorités de daïra. La maire de la commune avait auparavant tenté de calmer les esprits, en vain, devant l'insistance des protestataires. Dans une région connue pour son hiver rude, marquée par un froid glacial et un enneigement permanent, la protestation d'hier trouve toute sa raison d'être et arrive à point nommé pour alerter les responsables concernés sur les dangers qu'encourent les enfants. L'étanchéité des salles de cours et le chauffage sont des éléments nécessaires pour le déroulement des cours dans une région au climat rude. La plus grave dans l'affaire est qu'il «faut toujours attendre la protestation pour daigner réagir», soutenait hier un parent visiblement désabusé. Et d'ajouter: «Ce sont des mesures qui devraient être prises avant même la rentrée scolaire.» A l'heure où nous mettons sous presse, la délégation des parents d'élèves se trouvait toujours à l'intérieur du siège de la daïra alors que le reste des parents attendait d'éventuelles nouvelles positives à même de permettre le retour à la normale. «Ce n'est pas de gaieté de coeur que nous empêchons nos enfants d'aller à l'école, mais face à la menace qui pèse sur eux, nous saisissons le seul moyen qui nous est donné pour remédier à la situation», estimait hier un parent dont l'enfant parcourt des kilomètres pour rejoindre son établissement. Ainsi va la vie dans le secteur de l'Education à Béjaïa. Quand ce n'est pas le manque d'enseignants qui soulève la contestation, ce sont les moyens de transport et les commodités diverses qui font défaut, à l'origine de bien des colères tout aussi légitimes les unes que les autres à travers la wilaya de Béjaïa.