La mission survient alors que les troupes du gouvernement et de l´Otan font face à un regain de virulence de la rébellion des taliban. Le Conseil de sécurité de l´ONU entame aujourd'hui une visite d´information en Afghanistan, pour évaluer la situation dans un pays qui n´a connu que guerre et violence depuis 30 ans et constitue un risque majeur pour la sécurité régionale et internationale. La délégation, emmenée par l´ambassadeur d´Italie à l´ONU, Giulio Terzi di Sant´Agata, comprendra un représentant de chacun des quinze Etats membres du Conseil de sécurité, dont l´ambassadeur américain Zalmay Khalilzad, qui est originaire d´Afghanistan. Pendant cette visite d´une semaine, les diplomates iront à Kaboul et à Herat (ouest), a indiqué l´ambassade d´Italie. Ils ne devraient pas être en mesure de se rendre dans d´autres régions, en raison des conditions de sécurité précaires qui règnent dans le pays. Le Conseil entend réaffirmer son appui au gouvernement afghan et «examiner ses progrès dans les domaines interdépendants que sont la sécurité, la gouvernance, l´Etat de droit et les droits de l´Homme et le développement économique et social, ainsi que dans le domaine intersectoriel de la lutte contre les stupéfiants», selon les termes de référence de la mission. Les diplomates veulent soutenir également les efforts de l´ONU en Afghanistan, notamment de sa mission d´assistance (Manua). Le Conseil veut «examiner la concrétisation du rôle de coordination renforcée attribué à la Manua et au représentant spécial de l´ONU», le diplomate norvégien Kai Eide, notamment avec la Force internationale d´assistance à la sécurité (Isaf). La délégation voudra aussi examiner les efforts déployés par les autorités afghanes pour «faire face à la menace que font peser sur la sécurité et la stabilité de l´Afghanistan les taliban, les membres d´Al Qaîda, les groupes armés illégaux, les criminels et ceux qui se livrent au trafic de stupéfiants ou au détournement de précurseurs chimiques». La mission survient alors que les troupes du gouvernement et de l´Otan font face à un regain de virulence de la rébellion des taliban. Le mois dernier, M.Eide avait averti le Conseil de sécurité qu´il ne fallait guère compter sur une accalmie dans les attaques des insurgés taliban et d´Al Qaîda pendant l´hiver comme c´était le cas les années précédentes, en raison des progrès faits par eux. La visite intervient aussi à deux mois de l´entrée en fonction du président élu américain Barack Obama, qui a confirmé dimanche sa volonté de retirer des troupes d´Irak pour concentrer l´effort militaire sur l´Afghanistan. Quelque 150.000 militaires américains sont encore en Irak, contre 32.000 en Afghanistan. Les taliban avaient été chassés du pouvoir à la fin 2001 par une coalition internationale emmenée par les Etats-Unis. Les violences ont redoublé d´intensité depuis près de deux ans malgré la présence de 70.000 soldats de deux forces multinationales, l´une de l´Otan, l´autre sous commandement américain. Mercredi à Bruxelles, le chef de l´armée pakistanaise, le général Ashfaq Kayani, reçu pour la première fois par ses homologues de l´Otan, leur a promis de les soutenir face aux islamistes afghans et de protéger l´approvisionnement de leurs soldats. Aidés par les taliban pakistanais, les taliban afghans et les membres d´Al Qaîda ont fait de la zone tribale du nord du Pakistan leur principale base, où ils trouvent refuge après chaque opération en Afghanistan.