La récente sortie médiatique de quatre membres du conseil national du parti a laissé des séquelles. Dans une déclaration rendue publique hier, le bureau régional du RCD de Béjaïa fait part d'une réunion ayant regroupé les cadres locaux du parti au niveau de la commune d'El Kseur à l'effet d'évaluer la situation politique et organique régionale. En d'autres termes pour étudier la réponse adéquate à la sortie médiatique de mercredi dernier. Les propos utilisés témoignent, à bien des égards, des difficultés d'un parti qui se cherche à la veille d'une échéance électorale et que «le président ne raterait pas pour tout l'or du monde», pour reprendre les propos des contestataires. Dans ce document, le bureau régional du parti de Saïd Sadi fustige les quatre ex-éléments de son parti et les accable de reproches liés notamment à leurs actions et gestion, du temps où ils étaient responsables du parti localement. «Diffamateur, récidiviste, déjà condamné et ayant pris en otage la commune de Tinebdar», tels étaient les propos retenus à l'encontre de Brahim Benadji, membre de la direction nationale et actuel maire de la commune de Tinebdar. S'agissant de Azzedine Tinouche, ancien président de l'instance régionale du parti, il est accusé, selon la déclaration, de détournement pour expliquer son éviction du poste de président du bureau régional. Il aurait, selon les auteurs de la déclaration, octroyé l'ancien siège du parti à Sidi Aïch à un de ses proches. Les deux autres conférenciers, à savoir Mohand-Sadek Khelladi et Saci Achour, tous deux membres du conseil national et élus à l'APW de Béjaïa, ont été qualifiés de «Hadj Bettou et de porte-voix d'un blogueur connu pour sa haine contre le RCD». Apparemment, le RCD a mal digéré cette sortie. C'est le moins que l'on puisse dire. Intervenant dans une conjoncture préélectorale, censée être celle d'un large rassemblement et celle d'une mobilisation tous azimuts, la récente conférence de presse semble fausser tous les calculs du parti. Un parti qui aurait voulu que les différends soient discutés dans la cadre interne. C'est d'ailleurs l'autre reproche porté à l'endroit de ces quatre ex-militants. Leur reprochant de «n'avoir jamais soulevé le moindre problème aussi bien dans la structure régionale que nationale», le bureau régional du RCD relève que «c'est au moment où le parti porte la contestation populaire sur la scène nationale et internationale que ces éléments sont actionnés», allusion à une manipulation dont l'origine n'est pas citée. Le RCD parle, toutefois, d'une «offre de service faite au Président Bouteflika». S'inspirant des faits passés, le parti qualifie la sortie de ces quatre, désormais, ex-militants de «manoeuvre prévisible», à l'image de celles ayant prévalu à chaque fois que le «RCD porte un grand coup au régime». Le bureau régional du RCD parle enfin d'«un soulagement» en ce sens que «le départ des quatre militants a induit la réintégration de beaucoup de militants» et estime que «la trahison et la délinquance ne font pas partie du débat politique» et que «le moment est enfin arrivé pour donner à notre wilaya les structures et les responsables qu'elle mérite».