Seul le projet de loi portant protection du consommateur et répression de la fraude est en cours d'examen. Stagnation totale! L'Assemblée nationale est en chômage technique. Ni projet de loi, ni plénière. Les activités sont à l'arrêt. Le calendrier de travail est gelé jusqu'à une date ultérieure. En fait, depuis l'adoption de la loi de finances 2009, le 23 octobre dernier, le Parlement observe toujours une pause. Mis à part la session du vote du projet d'amendement de la Constitution, tenue le 12 novembre dernier, qui a accaparé l'attention des parlementaires, aucune action n'a été signalée. Suspendue depuis, la reprise des plénières n'est toujours pas à l'ordre du jour. «Nous n'avons rien prévu pour le moment», a déclaré une source proche de l'APN. Selon cette source, la reprise des travaux n'est pas encore évoquée. Faute de projet ou juste un arrêt de repos? Le Parlement est apparemment en manque de matière de travail. Pour preuve, seul le projet de loi portant protection du consommateur et répression de la fraude est en cours d'examen. «C'est l'unique projet qui est actuellement en cours d'étude», confirme notre source. Le Parlement attend la présentation du plan d'action du gouvernement pour redémarrer les travaux, ajoute la même source. «Nous ne pouvons pas reprendre les plénières pour un seul projet»,-a-t-il encore précisé. Le bureau de l'APN ne se réunira que lorsqu'il aura au moins deux ou trois projets de loi à examiner. Sur les douze commissions parlementaires, seule la commission des affaires économiques, du développement, du commerce, de l'industrie et de la planification, active. Les autres commissions ont baissé rideau en attendant que le gouvernement livre commande. Tant mieux pour les députés! Après la victoire assurée au vote de l'amendement de la Constitution, ces derniers sont rentrés chez eux pour savourer cette victoire à tête reposée. Même avec un salaire de 30 millions de centimes, les députés continuent de déserter les couloirs de l'hémicycle et ce, même durant les plénières. Le taux d'absentéisme, lors des débats de la loi de finances 2009, était élevé. Ces derniers ont d'autres chats à fouetter. Maîtrisant parfaitement les règles du jeu, la plupart d'entre eux ne se présente que le jour du vote pour donner leurs voix avant de s'éclipser ensuite. Ni sanction, ni punition, les députés peuvent s'absenter tout au long de l'année. Le règlement intérieur de l'Assemblée leur épargne toute désapprobation. Ce qui réduit justement l'activité parlementaire à une action classique faisant du Parlement une boîte d'enregistrement des projets de loi. Il y a lieu de souligner que le bilan de cette session d'automne est très faible. Depuis son ouverture, le 2 septembre dernier, l'APN n'a adopté que cinq projets. Il s'agit de l'ordonnance relative à la loi de finances complémentaire 2008, à celle relative à la valorisation des indemnités des députés et le projet de la loi de finances 2009 au projet portant sur la loi domaniale, ainsi que la tenue de quelques séances de questions orales posées à certains responsables du gouvernement. Alors que la scène nationale et internationale est en ébullition, le Parlement reste indifférent. La polémique qu'a suscitée la crise financière internationale et son impact sur l'Algérie n'ont pas attiré l'attention de l'institution parlementaire pour ouvrir un sérieux débat autour de cette problématique. Faudrait-il d'abord en maîtriser les outils?