Alstom Holdings va prendre pied en Algérie en installant à Annaba une filiale de montage de tramways. Le nombre des entreprises françaises en Algérie augmente exponentiellement. C'est ce qu'a déclaré, hier, à Alger l'ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt. Le diplomate français a fait part de l'ambition des entrepreneurs de son pays de s'implanter en Algérie en y installant des filiales. «L'entreprise Gimaex, spécialisée dans le montage des véhicules d'extinction des feux et autres matériels de secours sera opérationnelle à la fin de l'année prochaine», a-t-il affirmé. M.Driencourt a déclaré également que l'entreprise Alstom Holdings, qui est une société de production d'énergie et de transport ferroviaire, installera incessamment à Annaba une usine de montage de tramways. L'entreprise compte également construire une cinquantaine de trains. Le domaine de la sous-traitance attire aussi les industriels français «Trois ou quatre entreprises d'automobile vont s'installer en Algérie dans un avenir proche», a affirmé M.Driencourt sans qu'il dévoile cependant le nom des constructeurs automobiles envisageant de s'établir dans notre pays. D'une manière générale, plus de 300 filiales d'entreprises françaises sont actuellement implantées en Algérie, soit trois fois plus qu'en 2005, selon l'ambassadeur de France, lequel s'exprimait dans le cadre de la tenue des Journées technologiques françaises (JTF) qui se tiendront du 29 novembre au 1er décembre prochains. Une cinquantaine de grandes sociétés et de petites et moyennes entreprises françaises (PME) participeront fin novembre en cours, à Alger aux «Journées technologiques françaises» (JTF) axées notamment sur l'énergie hors hydrocarbures, les transports et l'environnement, a indiqué M.Driencourt lors de sa conférence de presse au Forum d'El Moudjahid. Ces journées, organisées chaque année dans un pays différent sous l'égide du ministère français de l'Economie, se dérouleront les 29, 30 novembre et 1er décembre prochains pour la première fois en Afrique, a ainsi annoncé hier l'ambassadeur de France en Algérie. «Elles visent, a-t-il expliqué, à développer des partenariats et des liens industriels entre des entreprises françaises et algériennes innovantes dans quatre secteurs-clés: l'énergie hors hydrocarbures comme le solaire, les transports, l'environnement et le développement durable ainsi que les technologies de l'information et de la communication», a-t-il, par ailleurs, précisé. Les échanges franco-algériens devraient permettre de dépasser en 2008 le montant reccord de 8,4 milliards d'euros (2005) pour atteindre 10 milliards d'euros pour l'année en cours. Selon l'ambassadeur de France, lors des neuf premiers mois de l'année, les échanges bilatéraux ont atteint 7,7 milliards d'euros. En comparaison avec la même période de l'année précédente, les échanges ont augmenté de 49%. Les échanges sont basés sur des importations françaises avec 70% et des exportations représentant 29% des échanges. A ce propos, le diplomate français a souligné que les importations françaises des produits algériens sont composées principalement d'hydrocarbures à 96%, suivis d'équipements électriques et électroniques qui représentent 3% du total des importations. Selon les propos de M.Driencourt, la France est le premier investisseur étranger hors hydrocarbures en Algérie. Selon le conférencier, d'ici à 2010, la France pourrait concrétiser de nombreux projets d'investissement dans plusieurs secteurs: le tourisme, le bâtiment, l'énergie, les services ou encore les transports. «Les PME françaises, qui sont en moyenne un millier à exporter vers l'Algérie, constituent un vivier pour l'investissement français en Algérie dans les années à venir», a souligné le diplomate français. Mettant en exergue l'importance du marché algérien, M.Driencourt a indiqué que la France demeure «le deuxième investisseur étranger en Algérie après les Etats-Unis et devant les Emirats arabes unis, l'Espagne et l'Egypte». En termes de flux cumulés depuis 1998, la France se classe également, a-t-il ajouté, en seconde position avec 1,3 milliard de dollars, contre 2,4 milliards de dollars pour les Etats-Unis. Les entreprises françaises ont contribué, selon lui, à l'absorption du taux de chômage en Algérie. Les filiales déjà existantes ont créé quelque 30.000 emplois directs et 100.000 emplois indirects. Interrogé à propos du projet de coopération dans le nucléaire civil entre Paris et Alger, qui semble connaître un certain refroidissement, l'ambassadeur de France a indiqué que «la coopération dans ce domaine ne peut pas apparaître du jour au lendemain, c'est à long terme». Concernant l'ouverture, envisagée, du capital de l'opérateur historique de téléphonie mobile, M.Driencourt est resté évasif, déclarant toutefois que «l'ouverture du capital ne nous intéresse pas».