Il ne s'agit pas de satisfaire à la tradition de consommer du lait avec des dattes mais d'investissements dans les deux secteurs. L'Algérie veut développer sa production agricole, notamment celle du lait et des dattes. Pour ce faire, les responsables du secteur ont fait appel à des investisseurs koweïtiens et saoudiens. En effet, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, a reçu à Alger l'émir sultan Bin Mohammed Bin Saud Al Kabir, président du groupe saoudien «Al Marai» et le ministre des Finances du Koweït, Mustapha Djassem Echamali. Avec le groupe saoudien, «les deux parties ont procédé à la mise en oeuvre des programmes spécifiques de développement dont des programmes d'intensification des produits stratégiques», a indiqué le chargé de la communication du ministère de l'Agriculture. Les céréales, les légumineuses alimentaires, les viandes, l'oléiculture et les semences sont des produits ciblés dans la politique de renouveau agricole. Mais la question centrale a surtout porté sur la filière lait en Algérie et les opportunités d'investissement dans ce domaine. Avec cette coopération, l'Algérie va-t-elle connaître l'autosuffisance en matière de production laitière? Il y a fort à parier sur cette éventualité sachant que le prétendant coopérant est un grand professionnel. Le groupe d'Al Marai a centré ses activités principalement sur la filière du lait. Sa production actuelle est de deux millions de litres/jour et couvre 50% des besoins de l'Arabie Saoudite, comme il représente l'un des piliers de la production de lait dans les pays du Golfe. Les besoins de consommation de notre pays en lait et produits laitiers sont estimés actuellement à 3,2 milliards de litres. Le talon d'Achille de notre production dans cette filière tient essentiellement à des problèmes d'organisation, notamment de collecte. Seuls 10 à 15% de la consommation globale sont collectés au niveau local. Afin de booster cette production, le département de Benaïssa et le groupe d'Al Marai ont programmé l'envoi d'une équipe d'experts de ce groupe en Algérie pour l'étude de mise en oeuvre d'un programme pratique de partenariat avec des fermes pilotes. Concernant la rencontre avec le ministre des Finances du Koweït, il a été question de l'agriculture, un secteur hautement stratégique, et depuis ces derniers mois les pouvoirs publics tentent d'en faire une question de souveraineté nationale. «Les discussions ont porté sur la participation de l'investissement koweïtien dans le programme de renouveau de l'économie agricole qui offre des opportunités de partenariat bénéficiant d'avantages incitatifs dans le cadre des conventions d'investissement signées par les deux pays», affirmera M. Berchiche. Il s'agit notamment de la réhabilitation des fermes pilotes et leur modernisation. Cela va se concrétiser à travers un partenariat visant la mise à niveau de leurs équipements et l'amélioration de leurs capacités. Le rendez-vous de samedi a identifié quatre créneaux porteurs pour un éventuel investissement, à savoir le conditionnement de la datte orienté vers les marchés étrangers, l'installation de complexes d'abattage industriels modernes, la modernisation du réseau d'infrastructures dans la filière de la viande blanche. Les deux parties ont également évoqué la mise en valeur des terres dans le Sud notamment, dans la wilaya d'Adrar. Pour rappel, l'Algérie exporte des produits agricoles frais pour une valeur de 25 à 30 millions de dollars à peine par an (dont 15 à 20 millions pour les seules dattes) sur 700 millions de dollars d'exportations de marchandises hors hydrocarbures en l'an 2007. Notre pays est aussi le septième producteur mondial de dattes avec 15.000 tonnes chaque année, en direction de tous les pays du monde via la France.