Un nouvel instrument intervient depuis le 1er février dernier dans le circuit de la production et la commercialisation du lait cru et en poudre. Il s'agit du Comité interprofessionnel du lait (CIL) qui aura la lourde mission de servir de trait d'union entre le secteur public, représenté par l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL) et les opérateurs privés activant dans la filière, ce qui veut dire en clair les éleveurs, les producteurs, les collecteurs, les transformateurs et, enfin, les livreurs de lait pasteurisé en sachet (LPS). Une initiative qui, d'ailleurs, ne peut être que bien accueillie, notamment du côté des transformateurs de poudre de lait, car cet instrument pourra leur servir d'écho à leurs doléances. Pour rappel, la filière lait n'a eu de cesse, ces derniers mois, de faire connaître son mécontentement et son désarroi, nés, selon elle, de la politique des quotas, non respectée par l'ONIL, «oubliant ainsi sa mission de régulateur du marché national de la poudre de lait» selon le président de la Fédération algérienne des producteurs de lait, Abdelwahab Ziani, qui s'exprimait sur la question lors de sa dernière sortie médiatique. On peut croire aussi qu'à travers l'installation d'un Comité interprofessionnel du lait, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural cherche à booster la production de lait cru, toujours en deçà des objectifs assignés, après la mise en place de tout un arsenal d'encouragement à la production et à la collecte. Ce qui ne s'est pas réellement traduit sur le terrain. Pour preuve, l'Algérie continue toujours d'importer des quantités considérables de poudre de lait. Ce dont atteste, d'ailleurs, le dernier rapport du CNIS, qui précise que la facture 2008 a atteint les 800 millions de dollars. Dès lors, on peut se demander si le CIL va impulser une dynamique nouvelle à la filière lait. Selon le chargé de la communication du MADR, «le comité créé peut être qualifié d'instrument d'une importance capitale car il est chargé de formuler des avis et des recommandations pour sortir le pays de cette trop grande dépendance en poudre de lait». Et d'expliquer : «Notamment en ce qui concerne la politique générale de la filière lait, l'organisation du marché et du prix et la mise en place de moyens de renforcement de l'ONIL». Toujours selon la même source «l'objectif visé par le MADR à travers cette initiative est de mettre en synergie l'ensemble des acteurs intervenant dans la filière lait : éleveurs, collecteurs, producteurs et transformateurs. Il s'agit, en somme, d'un autre pas qui s'inscrit dans le cadre de la professionnalisation de la filière lait». Autre but, «la sécurisation du marché national du lait dans, notamment, les domaines d'approvisionnement et de distribution». Aussi, pour ce responsable, «le nouvel organisme intervient pour réorganiser la filière lait et faire en sorte à ce que l'ensemble du territoire national soit concerné» . On apprendra de notre interlocuteur que l'ONIL a procédé à la signature d'une convention spécifique avec les différentes laiteries du pays. «Ladite convention a pour objet de définir les conditions et modalités pratiques d'exécution du dispositif d'accompagnement à l'intensification et au développement de la production laitière nationale, à la collecte de lait, à son intégration dans l'industrie de transformation laitière», a indiqué ce responsable. Et de signaler que les deux parties déploieront tous les moyens afin «d'apporter toute l'assistance technique aux éleveurs dans le cadre des opérations d'investissement, de mettre en place, dans les meilleurs délais, un dispositif de contrôle portant sur la qualité du lait ainsi que sur les opérations de subventions accordées par l'Etat, et enfin, d'associer tous les acteurs de la filière lait, notamment l'administration locale, la chambre de l'agriculture, le comité interprofessionnel du lait, les directions de la concurrence et des prix (DCP), les directions des services agricoles (DSA), et l'inspection vétérinaire». Z. A.