Si le 30 mai est un jour d'espoir pour les Algériens, en général, d'autres malheureusement d'autres sont menacés dans ce qu'ils ont de plus essentiels dans la vie: le droit à un logement décent. 117 familles sont sommées d'expulsion par l'AFL (Agence foncière locale) de Boufarik des logements qu'elles occupent depuis 1998. Ces familles ont reçu, dernièrement, des mises en demeure d'un huissier de justice émanant de l'Agence en question, les sommant de s'acquitter de la somme de 175.500 DA ou de quitter leur demeures avant le 30 mai 2002, sous peine de recours à la force publique pour évacuer les lieux manu militari. Selon les témoignages des pères de familles qui sont venus nous voir pour nous relater les faits, documents à l'appui, l'affaire remonte à 1999, lorsque ces familles ont bénéficié de logements dans le cadre de l'habitat précaire (RHP) par décision de l'APC de Chebli. Ces logements étaient, au départ, constitués d'une pièce cuisine à moitié achevée. Au lieu d'être aidées par les autorités locales pour l'achèvement des travaux laissés à moitié par le concepteur, les familles ont été surprises par cette décision. La plupart des bénéficiaires sont des victimes du terrorisme et appartiennent à la catégorie la plus défavorisée de la région, souvent, sans revenus, ni travail. Les familles refusent catégoriquement cette décision qui, sous le couvert de la loi, disent-elles, n'en cache pas moins des calculs sournois, surtout fixant le délai d'évacuation de leurs demeures, le jour même des élections législatives. Au lieu d'être un jour porteur d'espoir pour ces malheureux, voilà que les responsables de l'Agence en décident autrement. Toutefois, les familles semblent résolument prêtes à aller jusqu'à l'affrontement, s'il le faut, pour éviter cette humiliation. Après enquête, il s'avère que l'AFL avait acquis cette assiette auprès de la Duch, à un prix dérisoire, pour la revendre à ces malheureux à des prix exorbitants par rapport à leurs revenus. Les bénéficiaires avaient saisi, en vain, toutes les instances locales pour intervenir en vue de trouver une issue à leur problème. C'est pour cela qu'ils saisissent la presse pour attirer l'attention sur les menaces réelles qui pèsent sur eux et expliquer leur revendication légitime de se défendre par tous moyens.