Les accidents de la route sont de plus en plus effrayants ; ce phénomène prend des proportions alarmantes. C'est d'ailleurs une préoccupation majeure des pouvoirs publics. Les statistiques font état de 4 000 décès par an. Le principal facteur à l'origine de ces accidents demeure l'homme, soit à 90 %. Il a également mis en cause l'état des routes, la formation et le code de la route qui nécessite une révision. Ainsi, la Fédération nationale des travailleurs algériens des transports a organisé jeudi une journée d'étude sur le rôle de l'auto-école dans la prévention routière à laquelle ont pris part des directeurs d'établissement de la conduite automobile. Dans une brève allocution prononcée à l'ouverture des travaux de cette rencontre, le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi Saïd, a estimé que "les formateurs des auto-écoles sont des enseignants pédagogiques, relevant l'importance de proposer aux gestionnaires des auto-écoles une règle générale de conduite", et d'ajouter qu' "il faut que le gestionnaire ait un niveau élevé en matière d'apprentissage, parce que l'auto-école est une école de formation et non un outil de commerce". Cette rencontre a été l'occasion pour les participants de plaider en faveur de augmentation de la durée d'apprentissage du moniteur à 5 années avant l'ouverture d'une auto-école et l'aménagement des circuits d'examen et d'apprentissage. Le secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs des transports, Hadj-Idris Rachid a souligné que "la fédération, affiliée à l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), vient d'élaborer une plateforme de revendications qu'elle présentera au ministère des Transports". Il a, de ce fait, expliqué que "les auto-écoles rencontrent plusieurs obstacles dans l'accomplissement de leur travail, notamment le manque de circuits d'examen et d'apprentissage et de matériel pédagogique". Parmi les autres demandes formulées par le syndicat des auto-écoles, actuellement à l'étude, il y a l'intégration des manœuvres dans l'épreuve de circulation toutes catégories confondues, l'unification de la méthode d'examen dans les 48 wilayas du pays, la révision du délai d'ajournement à une semaine pour les candidats non reçus et la révision de la méthode d'attribution des agréments. Les demandes concernent aussi la révision à la baisse de l'âge requis pour les catégories C, D et E, l'instauration d'un cahier des charges, la révision de l'âge de la retraite à 60 ans et l'installation d'une commission nationale d'enquête sur les accidents de la route. Lors des débats, des intervenants ont admis qu'une "minorité de formateurs" d'auto-écoles "ne sont pas à la hauteur" de leur mission et se livrent à des pratiques illégales qu'il faut combattre. "Certains formateurs donnent une mauvaise image des auto-écoles et les rendent responsables, aux yeux de l'opinion, des accidents de la route", a déploré un participant. Des intervenants ont par ailleurs appelé à l'instauration du permis à points, alors que d'autres ont soulevé les problèmes du "manque de signalisation routière", de "défaillance de l'éclairage public", de "contrefaçon des pièces de rechange des véhicules" et de "manque de contrôle sur les routes". La nécessité de renforcer la coordination entre les auto-écoles et le ministère des Transports a été également soulignée par les participants.