«Une charte universitaire claire sera élaborée sur la base de ces résultats», a indiqué M.Harraoubia. Un taux de 27% de cas de harcèlement sexuel est enregistré dans les universités algériennes. C'est ce que révèle une enquête nationale menée par le Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc). Les résultats préliminaires ont été présentés, hier, au siège du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique en présence du premier responsable du secteur, Rachid Harraoubia. Le ministre présidait la séance d'installation des commissions de travail conjointes (régime indemnitaire, gestion des carrières des enseignants et des chercheurs, logement et charte universitaire) entre son département et les partenaires sociaux, en l'occurrence le Cnes, le Syndicat des chercheurs permanents ainsi que le Syndicat national des enseignants universitaires affiliés à l'Ugta. L'enquête a été réalisée entre les mois de mai et juin 2008 à travers un questionnement autour de l'éthique et de la déontologie au sein de la communauté universitaire. Elle a touché trois catégories d'acteurs, à savoir l'étudiant (60%), l'enseignant (30%) et le personnel administratif (10%). L'objectif était de déterminer leur perception de la réglementation et le degré de connaissance et d'application des textes régissant l'éthique et la déontologie. Il ressort de cette enquête que les cas de violences verbales représentent un taux de 44,6% alors que ceux relatifs au harcèlement moral sont de 33,2%. Concernant les auteurs des harcèlements, l'enquête dévoile aussi que 65% des cas de harcèlement émanent des étudiants et étudiantes alors que 45% concernent les enseignants. Au chapitre du comportement des enseignants vis-à-vis des étudiants, 66% déclarent qu'il y a un respect entre les deux parties, 26% indifférents alors que 8% sont partagés entre mépris, violence et brutalité. Par ailleurs, 71% des étudiants enquêtés affirment que les enseignants s'absentent rarement alors que 22% disent qu'ils le font souvent et 7% ne le font jamais. S'agissant de la réalisation des programmes, la grande majorité des étudiants (80,3%) admet qu'ils sont réalisés. Pour ce qui est du personnel administratif, 71% d'entre eux attestent que l'inventaire sur les problèmes d'éthique et de déontologie n'est pas établi et 97% relèvent la nécessité de la mise en place d'un conseil de déontologie. «Une charte universitaire claire qui définit le rôle de tout acteur du monde universitaire sera élaborée sur la base de ces résultats», a souligné le ministre Harraoubia, intervenant à l'issue de la présentation de ces résultats préliminaires. Des résultats qui ont été remis en cause par les syndicalistes qui ont affirmé ne pas être au courant de l'enquête même. Le ministre précise que l'enquête est toujours en cours pour pouvoir arriver à des résultats bien précis et bien définis sur la communauté universitaire. Le premier responsable du secteur est revenu sur les grèves observées dans différentes régions du pays. «Le droit de grève est garanti pour toutes les catégories mais personne n'a le droit d'utiliser la violence contre d'autres parties qui s'opposent à sa vision. Ce qui se fait en dehors des textes de loi sera traité sévèrement dans le cadre des lois de la République», a prévenu le ministre. Dans ce cadre, il a mis en garde contre toute violence au sein de l'université. «De nombreux enseignants m'ont appelé pour demander à être protégés. Il faut qu'il y ait un respect entre les différents acteurs universitaires afin de garantir un environnement serein dans lequel l'enseignant pourra jouer pleinement son rôle. Il faut aussi protéger l'enceinte universitaire de toute violence et d'extrémisme. Ce point sera pris en considération dans l'élaboration de la charte universitaire dans laquelle le dialogue est favorisé», explique encore M.Harraoubia. Concernant le logement, M.Harraoubia dira, qu'en application des instructions du président de la République, 6500 logements standing sont en cours de réalisation de même que des logements sociaux seront délivrés aux enseignants.