La volonté du ministère de l'Enseignement supérieur à lutter contre la violence en milieu universitaire se concrétisera à la prochaine rentrée avec la mise en application de la «charte de l'université». Ce document fixera un code de conduite ayant force de loi et pour laquelle les organisations estudiantines comme les représentants du corps professoral ont été consultés. Rappelons que l'élaboration de cette charte a été confiée au Centre de recherche en déontologie sociale et culturelle d'Oran. Une enquête, menée entre les mois de mai et juin 2008 auprès d'enseignants et d'étudiants, avait révélé que 44% des étudiants se disent victimes de violences verbales au sein de l'université, 33% de harcèlement moral et 27% de harcèlement sexuel. 60% des auteurs de harcèlements – moral et sexuel confondus – sont des étudiants et 40% des enseignants. Les responsables du secteur ont, donc, décidé d'agir contre ces fléaux qui rongent l'université algérienne et qui portent un lourd préjudice au volet pédagogique. «Nous œuvrons pour que l'université algérienne soit un havre de paix, un espace d'échange duquel doit être bannie la violence», a déclaré, le 6 décembre 2008, le ministre de l'Enseignement supérieur, ajoutant que la charte obligera les enseignants et les organisations estudiantines à rendre des comptes et déterminera avec exactitude les prérogatives des uns et des autres. La violence a atteint son pic lorsqu'un enseignant à l'université de Mostaganem a été poignardé mortellement par un de ses étudiants, le 18 octobre 2008. Les actes de violence enregistrés dans les établissements universitaires sont considérés comme un indice de la vulnérabilité de l'université et de son incapacité à faire face aux phénomènes auxquels elle est confrontée. Lutter donc contre cette violence qui ne cesse de prendre des proportions alarmantes ces derniers temps au sein de l'université algérienne est l'objectif de la charte universitaire qui sera prête au prochain exercice.