Projet n L'université algérienne sera dotée incessamment d'une charte afin de la préserver de toutes les formes de violence. Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia, a procédé, hier, au siège de son département, à l'installation officielle des groupes de travail qui se chargeront de l'élaboration de quatre dossiers concernant son secteur dont celui qui s'occupera de l'élaboration d'une charte universitaire, première du genre dans l'histoire du pays. Cette charte visera, selon le ministre, à préserver l'université de la violence et des agressions, et ce, à travers «la consécration du strict respect du règlement intérieur des établissements universitaires». En clair, les textes de la charte obligent tous les acteurs impliqués dans l'université, à savoir les enseignants, les étudiants et le personnel administratif à travailler dans «l'esprit du pardon» en acceptant les différences idéologiques, et surtout le débat contradictoire, qui doit aboutir à l'échange des idées entre divers courants, source de l'enrichissement culturel et civilisationnel à travers l'histoire de l'humanité. «L'université doit être un espace de coexistence par excellence, d'autant plus qu'elle regroupe l'élite de la société», indique-t-il. Cependant, chez nous la violence a pris des proportions très inquiétantes. Pour preuve : l'enseignant universitaire assassiné dans son bureau par son étudiant au mois d'octobre dernier pour une histoire de notes. Cet acte barbare a, semble-t-il, accéléré la réflexion sur une charte susceptible de garantir la sécurité dans l'enceinte universitaire. Ainsi, la tutelle a chargé le Centre de recherches en déontologie sociale et culturelle (Crdsc) d'Oran de réaliser une étude dans ce sens afin de travailler sur la base de résultats réels. Les résultats préliminaires de ce travail scientifique ont été présentés lors de la conférence d'hier. Ainsi, on apprendra que l'université algérienne est devenue le théâtre de plusieurs actes de violences dont le harcèlement sexuel qui a enregistré un taux alarmant de 27%. D'autres formes de violences, relevées lors de l'exposé, illustrent de façon quasi parfaite la gravité de la chose, d'où la nécessité d'agir aussi rapidement que possible. Il s'agit, entre autres, du harcèlement moral qui enregistre 33,2%, sans parler de la violence verbale qui a atteint 44%. Donc, la prochaine charte qui sera élaborée sur la base des résultats de cette enquête définira les droits et devoirs de tous les acteurs de l'institution universitaire pour endiguer toutes les formes de violence et d'extrémisme de nos universités, souligne le conférencier. Par ailleurs, M. Harraoubia a indiqué que son département a décidé de prendre en charge très sérieusement les dossiers concernant les logements, le régime indemnitaire et la gestion des carrières des enseignants afin d'améliorer les conditions socioprofessionnelles des enseignants universitaires. Dans le chapitre du logement, il indiquera que les autorités publiques ont programmé 6 500 logements pour les enseignants du secteur. «Ils sont actuellement en voie de réalisation».