Une enquête révèle que 44% des étudiants se disent victimes de violences verbales au sein de l'université, 33% de harcèlement moral et 27% de harcèlement sexuel. La sécurité à l'intérieur de l'enceinte universitaire sera assurée à partir de la prochaine rentrée par des agents de sécurité privés. Jeudi, le ministre de la tutelle M.Rachid Harraoubia, a affirmé au Sénat que son département fera appel à des entreprises privées pour recruter des agents de sécurité. Si l'on ignore leur nombre à l'heure actuelle, il n'en demeure pas moins que cette démarche intervient suite au cycle de violence qu'a connu l'université ces deux dernières années. Des enseignants et des étudiants sont victimes d'agressions physiques à l'intérieur du campus. Certains y ont laissé leur vie. victimes d'attaque à l'arme blanche. Comment ces armes ont-elles pu être introduites à l'intérieur du campus? Laisser-aller, défaillance ou encore, incapacité pour les agents de sécurité d'encadrer les universités vu le nombre de plus en plus important d'étudiants? C'est la troisième piste que semble avantager la tutelle. Mais Harraoubia minimise les faits. Il précisera, de prime abord, que l'Algérie n'est pas le seul pays où l'université est touchée par la violence. Avant de préciser que la violence est un phénomène de société et qu'elle est loin d'être la création du campus. Et pourtant, une étude commandée par ce même département confirme que la violence prend de l'ampleur. En effet, l'enquête menée par le Centre de recherche en déontologie sociale et culturelle d'Oran révèle que 44% des étudiants se disent victimes de violences verbales au sein de l'université, 33% de harcèlement moral et 27% de harcèlement sexuel. 60% des auteurs de harcèlement- moral et sexuel confondus - sont des étudiants et 40% des enseignants. Tutelle et syndicat ont lancé une initiative pour mettre en oeuvre une charte pour l'université afin d'enrayer ce phénomène et assurer la sécurité dans le campus universitaire. Cela passe, selon la première copie de la charte, par la promotion de la relation pédagogique entre l'enseignant et l'étudiant, la relance des espaces de concertation entre les deux parties et l'amélioration de la performance des commissions pédagogiques et celles des cités universitaires. Le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) affirme que si la charte est en mesure d'apaiser les relations entre l'administration et les enseignants, elle ne peut, par contre, lutter contre la violence qui émane de la société. L'on rappellera enfin que la charte entrera en vigueur dès la prochaine rentrée universitaire.