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Rencontre avec des Algériens de Tokyo
ILS SE SONT ADAPTES AU RYTHME JAPONAIS
Publié dans L'Expression le 11 - 12 - 2008

Même à Tokyo on peut rencontrer des Algériens qui y évoluent sans complexe mais, surtout, y ont gagné leur place. Ce qui, au pays du Soleil-Levant, n'était guère évident. Nous avons pu rencontrer quelques-uns de ces spécimens, de «l'Homo algérianus».
Difficile d'obtenir un rendez-vous avec les Algériens vivant au Japon. Pourtant, dès le premier appel téléphonique, ils ont exprimé une grande volonté de nous rencontrer, ne serait-ce que pour apaiser leur nostalgie. La première communication a été effectuée avec El Hocine Tasseda. Ce dernier, tout en émettant le voeu de s'entretenir avec un journaliste algérien, a toutefois expliqué qu'il ne serait pas facile de se libérer compte tenu de son emploi du temps surchargé. Le jour, il est étudiant à Tokyo University of Marine Science and Technology et la nuit, il travaille jusqu'à une heure du matin. C'est dire à quel point le rythme de vie est trépidant au Japon. Notre interlocuteur a expliqué, en revanche, qu'il allait fournir des efforts afin de pouvoir se libérer, lui avec d'autres Algériens, pour au moins se rencontrer une fois.
Après plusieurs appels et autres reports, il nous a été enfin possible de rencontrer, enfin, à la veille de notre retour, ces Algériens si affairés. La rencontre a eu lieu dans un restaurant italien, à deux stations de métro de notre lieu de résidence, à Yutsuya-Shinjuku.
El Hocine qui prépare un master en technologie maritime était en compagnie de deux autres Algériens, Yassine Mazari et Hamid Laga. «Les autres ne peuvent pas venir compte tenu de la charge du travail», explique El Hocine comme pour s'excuser lui et les absents. A trente ans, El Hocine paraît plus jeune. Il faut dire que le régime alimentaire au Japon est ce qu'il y a de plus bénéfique à la santé.
Les Japonais ne se nourrissent que de poissons et de légumes. La viande est presque indésirable.
Pour des raisons traditionnelles, les Japonais ne portent pas dans leur coeur la viande. Cette aversion a été accentuée quand la médecine moderne a démontré que l'excès de consommation de la viande pouvait provoquer plusieurs maladies. Nos trois compatriotes se sont certes adaptés à la nourriture japonaise mais rien n'empêche, de temps à autre, une petite entorse au régime, permise, comme cela a été le cas le jour de notre rencontre lorsque le choix de l'endroit a porté sur un restaurant occidental. Aussi occidental soit-il ce restaurant ne sert pas de pain comme la quasi-totalité des restos au Japon, explique El Hocine.
Ce dernier était étudiant à l'Institut national des hydrocarbures de Boumerdès. Après trois ans, il change de cap, choisissant de devenir officier de navigation. Comme il est major de promotion, il postule pour une bourse d'études à l'étranger. La première fois, son dossier était incomplet. Idem pour la deuxième fois. Ce n'est qu'au bout d'une troisième tentative qu'El Hocine a pu enfin atteindre son objectif. C'était en avril 2006. Comment étaient les premiers jours au Japon pour El Hocine? «Les premiers temps, c'était difficile surtout à cause du problème linguistique. Ne pas parler la langue japonaise est un véritable obstacle pour toute personne désirant étudier ou travailler ici. Même les universitaires ne parlent qu'en japonais. Il n' y a que les étudiants en langues étrangères qui peuvent s'exprimer dans une seconde langue», affirme El Hocine. Ce dernier indique qu'à son arrivée, il a eu de la chance car juste après son établissement dans la résidence universitaire, un étudiant d'origine tunisienne l'a vite contacté et lui a dit «qu'il pouvait le solliciter à chaque fois que de besoin».
El Hocine a eu la chance d'avoir été hébergé dans une cité universitaire d'étudiants étrangers. Grâce à cela, il a pu surmonter le handicap de la langue. Quant aux études, il affirme ne pas avoir constaté une disparité entre le niveau des Japonais et le sien. Il s'est rapidement accroché au train de vie de Tokyo.
Actuellement, El Hocine est en train de rédiger sa thèse de master et, en parallèle, il travaille dans une compagnie privée.
El Hocine, tout en reconnaissant que sa vie lui plaît beaucoup à Tokyo, avoue cependant sa nostalgie. L'Algérie lui manque même s'il s'y rend une fois chaque année. Il dit ne pas pouvoir rester une seule journée sans consulter les journaux algériens sur le Net. Il explique que le rythme des études et du travail au Japon est difficile mais il le trouve passionnant. En tout cas, c'est mieux que l'ennui. Dans son université, chaque année, il doit rendre des comptes sur les fruits de ses recherches. Autrement, il serait remercié. A-t-il réussi à s'intégrer? «Quand nous arrivons à nous concentrer à fond sur le travail, on peut dire qu'on s'est intégré», répond-il.
A côté de lui, Hamid Laga est le vétéran du groupe. Il vit au Japon depuis huit ans. Lui aussi, il a atterri dans ce pays grâce à ses brillants résultats dans les études. Ce n'est pas du tout facile d'arracher une place au soleil japonais surtout dans le domaine de l'informatique. Pourtant, Hamid l'a fait. A 34 ans, ce jeune d'Azazga, en Kabylie, est docteur d'Etat en informatique. Actuellement, il exerce en qualité de professeur-assistant à Tokyo Institute of technology.
Une fierté pour l'Algérie au pays du Soleil-Levant. Comme quoi, le domaine très délicat de l'informatique n'est pas l'apanage des Japonais qui ont pris une avance phénoménale. «Je suis à Tokyo depuis avril 2000. Je suis venu ici dans le cadre de la bourse du gouvernement attribuée à l'Institut INI de Oued Smar. J'ai postulé pour cette bourse au milieu de mon magister. En arrivant ici, j'ai d'abord étudié six mois de langue japonaise suivie de six mois d'études en recherches technologiques», raconte Hamid. Après quoi, il passe avec succès l'examen d'entrée à l'université pour le master.
Notre interlocuteur indique que les Japonais sont très accueillants avec les étudiants étrangers. Parfois, dit-il, on peut même se sentir gêné car ils sont vraiment aimables. Hamid aussi a eu à affronter le problème linguistique des mois durant: «Au départ, je pensais que les étudiants japonais étaient bilingues, finalement ce n'était pas le cas». Au fil des ans, Hamid a pu s'intégrer tout comme El Hocine. Il a épousé une Chinoise et a tout l'air de couler des jours heureux. «Nous nous sommes connus dans le cadre des études. Avant notre mariage, nous nous sommes mis d'accord sur tous les principes.» Hamid signale qu'il y a plusieurs mariages mixtes entre Japonaises et Algériens et il s'agit d'unions réussies. Les enfants de ces couples mixtes parlent deux langues, le japonais et l'arabe ou le berbère. Avec son épouse, Hamid parle en japonais. Selon lui, la langue ne constitue pas un obstacle pour le mariage. Les coutumes non plus. «Je conçois une carrière internationale. J'aimerais bien que mes enfants parlent en kabyle certes mais si j'avais à choisir, je préfère qu'ils s'expriment facilement en anglais.» Vivre en société japonaise permet aussi de devenir pragmatique.
Les Algériens sont à l'aise au Japon parce qu'ils se sentent chez eux. Ils disent que les Japonais ne sont pas racistes et ils sont toujours curieux de découvrir les étrangers.
Nos interlocuteurs ajoutent qu'au maximum, il y a 170 Algériens vivant au Japon. Aucun clandestin. La communauté algérienne est faiblement représentée. C'est pourquoi, il est impossible de s'organiser en association. Ce n'est pas la seule raison. Le facteur temps empêche aussi les personnes de s'adonner aux activités associatives. «Nous nous voyons rarement», avoue Yassine Mazari, originaire de Béjaïa qui, à 24 ans, vit sa première année au pays du Soleil-Levant.
Yassine est à Tokyo depuis avril 2008 après avoir bénéficié d'une bourse d'études du gouvernement japonais. Il était étudiant à l'Inelec de Boumerdès d'où il est sorti major de promotion en 2007 comme ingénieur.
Dans cet institut, les études se font en anglais. Ce détail a une relation avec la facilité relative dont a bénéficié Yassine afin d'intégrer le monde japonais et capitale mondiale de l'électronique. «J'ai lu une annonce affichée dans notre institut et je me suis dit: pourquoi pas?», affirme Yassine. Comme il est nouveau à Tokyo, Yassine n'a pas beaucoup de choses à raconter sauf qu'il tient à dire qu'il s'y plaît.
Il est studieux et il aime travailler. Pour lui, Tokyo est l'idéal pour celui qui est doté de ces deux qualités. Yassine dit apprécier l'esprit d'organisation du Japon, le sens de responsabilité des Japonais ainsi que le respect entre eux et envers les étrangers.
Nos trois Algériens réfutent la thèse selon laquelle le Japon est une société robotisée. «C'est une société structurée», rectifient-ils à l'unanimité.


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