À partir de minuit, les délinquants arrivent en bandes et lancent des pierres contre les fenêtres des bâtiments. De nombreux citoyens ont été agressés, cette semaine, par une bande de malfaiteurs activant au chef-lieu de la commune de Boudjima. Bien que ces groupes de jeunes délinquants se manifestent depuis plus de deux ans, il n´en demeure pas moins que ces derniers jours, ils ont provoqué l´ire des habitants par leurs actes répétitifs. Leurs victimes préférées sont les citoyens qui tentent de mettre un terme à ce semblant de couvre-feu. La résistance face au diktat de ces jeunes a valu des sorties punitives nocturnes. En effet, cette semaine, de nombreux pères de familles, indignés, ont essayé de résister en remettant à l´ordre ces jeunes mais ils finirent tous leur nuit dans les urgences des cliniques proches. Ils racontent qu´à partir de minuit, les délinquants sont arrivés en bandes et lancèrent des pierres contre les fenêtres des bâtiments. Puis, ce sont des cris, des insultes et toutes sortes de vulgarités dont se sont vu gratifiées les familles. Excédés, les citoyens ont tenté de réagir, allant jusqu'à la confrontation physique avec les agresseurs. Ces derniers, armés de barres de fer, de couteaux et de projectiles, passèrent à tabac les pères de familles qui se retrouvèrent donc aux urgences. Nullement inquiétés, les jeunes délinquants disparaissent la journée mais refont surface durant la nuit. Paradoxalement, les citoyens qui ont témoigné de ces actes de violence, s´interrogent sur la passivité des autorités locales qui demeurent absentes depuis l´apparition de ce phénomène. Car, en effet, ce n´est pas la première fois que les habitants de ces immeubles se plaignent de cet état de fait. Bien au contraire, plusieurs fois, ils ont été victimes de ces jeunes délinquants. En plus de ces actes de vandalisme, les familles sont lassées des cris et des paroles ordurières dont elles sont régulièrement abreuvées. Mais, en fait, en plus du laxisme des autorités, un autre problème participe à la persistance de cette violence. Les jeunes en question ne sont pas nés délinquants. Ils sont victimes, eux aussi, du phénomène de la drogue. Livrés à eux-mêmes durant des années, ils ont été rejetés par l'école. Nombre d'entre eux se retrouvent au chômage, sans moyens de subsistance. Les années passent et ces jeunes retournent la violence, qu'ils estiment avoir subie, contre cette société laxiste et passive. Un père de famille habitant le chef-lieu de la commune, victime de ces actes, qualifiera cette situation de retour de bâton. Car, en effet, certains de ces délinquants qui sèment la terreur dans cette cité y habitent. En attendant que cette situation trouve une issue, les citoyens de Boudjima ne comptent pas se laisser faire indéfiniment. Ils prévoient de saisir la justice dans les prochains jours. Mais, reconnaissent-ils toutefois, que la solution passe indéniablement par un traitement de fond de ce phénomène. Comme ces habitants, ces jeunes semblent attendre beaucoup des responsables locaux.