Aucune évolution n'a été enregistrée dans l'affaire depuis un mois et demi, ont relevé des sources diplomatiques. L'affaire du diplomate algérien Mohamed Ziane Hasseni, placé sous contrôle judiciaire, depuis le 14 août dernier en France pour implication dans l'assassinat de l'avocat Ali Mecili, continue de soulever des réactions de la diplomatie algérienne. Des sources diplomatiques ont regretté, jeudi dernier, à Paris, le fait qu'aucune évolution perceptible n'ait été enregistrée dans l'affaire depuis un mois et demi. «Depuis le 15 octobre dernier à ce jour, le dossier n'a pas connu d'évolution significative», ont constaté les mêmes sources, regrettant également la tournure qu'a prise cette affaire, malgré les signes de bonne volonté donnés jusque-là, pour ne pas envenimer les bonnes relations entre les deux pays. Mieux encore, ces sources diplomatiques ont estimé que toute une machine judiciaire a été mise en branle et qui veut obligatoirement un coupable dans l'affaire Mecili, alors que M.Hasseni est innocent. Cela s'explique, selon elles, par le fait que le concerné «s'est conformé à la justice française en se soumettant aux tests d´ADN et de graphologie. Toutes les pièces fournies prouvant son innocence ont été rejetées par le juge Baudoin Thouvenot, chargé du dossier», a-t-on souligné. Par ailleurs, ajoutent les mêmes sources, «les deux notes verbales de notre ambassade, adressées au ministère français des Affaires étrangères, les 14 et 19 août dernier, ainsi que la démarche officielle entreprise le 11 septembre dernier par l'ambassadeur d'Algérie à Paris auprès du secrétaire général du Quai d'Orsay, n'ont eu aucune réponse». Ainsi, à en croire nos sources, les autorités algériennes sont convaincues que «la justice française a fait preuve d'une attitude du deux poids, deux mesures concernant l'affaire de M.Hasseni». Plus grave encore, l'argument de la séparation des pouvoirs et de l'indépendance de la justice, invoqué par les autorités françaises ne tient pas la route, a-t-on ajouté. Deux poids, deux mesures au regard, bien évidemment, de précédentes affaires judiciaires dans lesquelles les autorités politiques françaises sont intervenues pour trouver une issue rapide. Pour étayer leurs dires, les mêmes sources ont rappelé l'affaire de la Rwandaise Rose Kabuye. Cette dernière a été extradée de l'Allemagne vers la France, après l'émission par la justice française de mandats d'arrêts internationaux contre des proches du président rwandais. Le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, était intervenu pour dissiper ces énormes malentendus, a-t-on précisé. Et Rose a été mise en liberté. Les mêmes sources diplomatiques espèrent, enfin, un dénouement rapide qui déculpabilise le diplomate algérien et ce, dans le souci de préserver les bonnes relations entre les deux pays. Interrogé, hier, sur cette question par notre journaliste qui se trouve en reportage à Paris, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères a réitéré qu'il s'agit d'une affaire purement judiciaire. Il a indiqué, par ailleurs, que le dossier est entre les mains du juge qui est le seul habilité à se prononcer sur la question. «Il faut bien comprendre qu'en France, la séparation des pouvoirs est une réalité et que le pouvoir judiciaire est complètement indépendant», a-t-il insinué.