Le ministre des Finances, Karim Djoudi, a annoncé hier à Alger que la dette publique interne a enregistré une nouvelle baisse en s'établissant à près de 733 milliards de dinars en octobre 2008 après avoir été de 1050 milliards de DA à fin décembre 2007. Cette dette est composée essentiellement de la dette des entreprises concernées par l'assainissement et de bons de Trésor. Cette baisse substantielle de l'endettement interne permet de «donner une marge (de manoeuvre) en matière de mobilisations (financières) pour faire face à la crise financière internationale», a indiqué le ministre à la presse en marge d'une session ordinaire du Conseil national de la statistique (CNS). M.Djoudi a réitéré que «les décisions prises par le gouvernement, sous l'autorité du président de la République, ont permis d'apporter (à l'économie nationale) les éléments de protection sur l'impact immédiat de la crise financière». Il s'agit, a-t-il énuméré, du remboursement anticipé de la dette extérieure, du confortement des réserves de change et de la sécurisation de leur actif, et du Fonds de régulation des recettes (FRR) dont les disponibilités correspondent à 40% du PIB, permettant, ainsi, une visibilité à moyen terme de la politique budgétaire nationale. Le ministre a cité également comme autre élément de protection, le financement domestique de l'économie nationale écartant tout financement à travers les lignes de crédits à court terme. Tous ces éléments de protection font que l'économie nationale parvient à «absorber» à court terme les effets de la crise financière internationale, a-t-il soutenu. A la question de savoir si le programme des investissements publics risquait d'être compromis par un éventuel impact de cette crise mondiale, M.Djoudi a répondu catégoriquement qu' «il n'est pas question d'arrêter ou de gêner la mise en oeuvre des projets qui sont inscrits au budget de l'Etat». D'autant plus, a-t-il ajouté, «le programme d'équipement basé sur un prix du baril de 37 dollars, et le plan d'action du gouvernement seront maintenus» dans un contexte quelque peu avantageux marqué par «une baisse des prix des équipements (dans le sillage de la baisse des cours des matières premières industrielles notamment, NDLR) et par la recherche de la part des investisseurs étrangers d'un marché porteur comme le marché algérien où la liquidité est disponible». Sur le plan international, le ministre augure une «stimulation» de la demande globale, une «reprise graduelle» de l'activité économique internationale grâce aux plans de relance économique, notamment américain et européen, et un «confortement» du prix du pétrole. «Tout cela va stimuler la demande globale et devrait engendrer graduellement une reprise de l'activité économique et conforter les prix du pétrole», a-t-il avancé.