Le nombre de malades d'insuffisance rénale en Algérie pourra atteindre 30.000 cas d'ici 2020. Ce chiffre inquiète les spécialistes qui ont estimé qu'une stratégie nationale de prise en charge s'impose aujourd'hui plus que les années précédentes. Lors d'une journée d'étude sur le traitement de l'insuffisance rénale chronique et ses complications, animée hier à Alger, d'éminents spécialistes en la matière se sont mis d'accord sur l'importance de cette stratégie. Insistant sur la prise en charge de cette maladie lourde, les spécialistes ont fait savoir que le nombre d'Algériens arrivant au stade terminal de l'insuffisance rénale chronique est de 13.000 nouveaux cas chaque année. Et d'ajouter qu'environ 300 malades sont traités par dialyse péritonéale dans 15 structures hospitalières. Actuellement, on compte plus de 200 centres fonctionnels répartis à travers le territoire national et pas moins de 90 nouveaux centres sont programmés pour les prochaines années. S'agissant de la transplantation rénale, les intervenants ont indiqué que 800 greffes, à partir de donneurs vivant apparentés, ont été réalisées depuis 1986 à ce jour. Une activation du programme national de transplantation en 2006, a permis la réalisation de 116 greffes durant la seule année 2007. Dans ce sens, une campagne de sensibilisation est plus que nécessaire dans la société afin de lever les tabous, en passant par les écoles, les lycées et les facs. Il faut penser aussi à établir des listes de personnes qui se prononcent comme donneurs d'organes en cas d'accidents mortels. En Algérie, la transplantation rénale par rein de donneur cadavérique, représente seulement 5% du programme national. Il n'existe pas d'opposition affichée par les autorités religieuses, ni d'empêchement légal, mais le consentement explicite, préalable du donneur ou de sa famille après son décès, reste une nécessité absolue. Evoquant le traitement de la maladie, les intervenants ont souligné un nouveau médicament dans le traitement de l'insuffisance rénale. En effet, il s'agit du Mircera de Roche, une nouvelle molécule indiquée dans le traitement de l'anémie associée à l'insuffisance rénale chronique. Il est à noter que 6 millions d'Algériens courent le risque d'avoir une pathologie rénale suite à un diabète ou à une hypertension.