Les Sétifiens auraient pu revenir chez eux avec un succès encore plus large. Il sera difficile cette saison d'empêcher l'Entente de Sétif d'aller à la conquête de son troisième titre de suite de champion arabe des clubs. C'est, du moins, l'impression que nous avons eue jeudi soir lorsque nous l'avons vue dominer le club soudanais d'El Hilal sur le terrain de ce dernier. Sur les 90 minutes de jeu qu'ils ont développées, les Sétifiens ont montré qu'ils seraient, une nouvelle fois, les favoris de cette compétition. Ils ont parfaitement maîtrisé leur sujet et un adversaire qui a enregistré en cette occasion sa première défaite sur son terrain depuis 116 matches. C'est vous dire la performance réalisée par l'ESS. Mais, un match ne ressemblant jamais à un autre, il ne faut pas se précipiter pour affirmer qu'il ne se trouve aucun club de taille pour éliminer le club algérien. Nul ne sait ce que sera l'ESS lors d'un prochain tour, ce dernier étant plié à 99% puisqu'il faudrait une véritable catastrophe lors du match retour pour que El Hilal puisse renverser la vapeur. En d'autres termes, cette ESS-là peut très bien mal jouer et tomber sur un rival capable de l'arrêter en chemin. Mais nous n'en sommes pas là. Ce qui nous intéresse, pour l'instant c'est ce match aller des 16e de finale où l'Entente a pris une sérieuse option pour la qualification. Et elle l'a fait au cours d'un match où elle n'a laissé que très peu d'espace à un adversaire par ailleurs très brouillon. La preuve en est que Faradji, le gardien sétifien n'a pas eu tellement de travail à effectuer. Par contre, les défenseurs soudanais ont été à l'épreuve, eux qui n'ont pas cessé de se démener pour faire face aux innombrables offensives sétifiennes. Malgré toute leur bonne volonté, ils n'ont pu empêcher Laïfaoui de donner un avantage mérité aux siens dans le temps additionnel de la première mi-temps. Alors que l'on s'attendait à une réaction, de la part d'El Hilal en seconde mi-temps, ce furent, au contraire, les Sétifiens qui continuèrent à harceler l'arrière-garde adverse. Si bien qu'à la 50', sur une mauvaise relance d'El Hilal, Belkaïd s'empara du ballon, le transmit à Hadj Aïssa qui le lui remit dans l'axe pour lui permettre d'ajuster d'une vingtaine de mètres un tir qui fit mouche. Ce deuxième but assomma les Soudanais et à ce moment- là l'occasion fut trop belle pour l'Entente de prendre le large au score. Elle eut, alors, de quoi matérialiser cet objectif mais sans réussite comme sur l'action de la 58' où Hemani, bien servi par Raho, put dribbler le gardien adverse mai emporté par son élan, il ne put redresser la course du ballon ou bien celle de la 60' sur laquelle Francis chercha à centrer alors que le but était grand ouvert devant lui suite à une sortie hasardeuse du gardien d'El Hilal. Il y eut, même, l'exclusion d'un joueur soudanais (Ziriat), pour cumul de cartons, à la 78' et face à un El Hilal, en infériorité numérique, l'ESS voyait ses chances d'accroître son avance augmenter. Mais, paradoxalement, c'est à partir du moment où il s'est retrouvé diminué que le club soudanais s'est mis à dominer aidé, il est vrai, par une ESS qui leva le pied comme si elle se contentait de ce score de 2 buts à 0. Mal lui en prit puisqu'à la cinquième minute du temps additionnel, l'arbitre saoudien accorda un penalty à El Hilal, pour une charge de Laïfaoui dans le dos de Jimmy Mandela. Ce fut le Nigerian Ifeanyi qui transforma la sanction et réduisit l'écart au score. Il reste qu'avec ce succès, l'ESS n'a plus qu'une formalité à accomplir chez elle dans 15 jours pour passer au prochain tour. Si elle joue sérieusement, il n'y aucune raison pour que cela ne se produise pas. En tout cas, le public sétifien est promis à une nouvelle belle soirée.