Ce relèvement est loin d'agréer les paysans qui souffrent déjà des conditions de la cueillette, du coût de revient du ramassage et des aléas climatiques. Le prix de la trituration d'un quintal d'olives sera revu à la hausse cette année, avons-nous appris. La décision a été entérinée récemment par les propriétaires des huileries de la région de la Soummam lors d'une assemblée générale. 18 propriétaires d'huileries relevant des communes d'Ouzellaguène, Sidi Aïch, Tazmalt et Takarietz sur les 432 propriétaires de huileries automatiques et semi-automatiques que compte la wilaya, se sont entendus pour revoir à la hausse le prix de la trituration alors que 25 millions de litres d'huile sont attendus cette année. Le prix s'était stabilisé entre 250 et 300 DA le quintal depuis plusieurs années. Ce relèvement est loin d'agréer les paysans qui souffrent déjà des conditions de cueillette d'olives, du coût de revient du ramassage, des aléas climatiques ayant induit des pertes ces dernières années en raison des incendies ravageurs, la neige et l'absence d'une coopérative, la conservation et la commercialisation de grandes quantités d'huile produites. Les paysans vont donc devoir faire face à l'augmentation des frais de trituration. Aussi, pour une récolte de 10 quintaux d'olives, le paysan doit débourser 4000DA pour la trituration. «C'est trop!» fulmine un paysan. La récolte d'olives est conséquente cette année. Les fortes chutes de neige et les incendies qui ont détruit près de 1,4 million d'oliviers n'avaient pas manqué d'induire successivement trois récoltes quasi nulles. Conséquemment, les propriétaires des huileries ont vu leurs crédits restés sans remboursement. C'est ce qui est avancé comme justification de la hausse. «Le fait que l'Etat n'ait pas répondu à nos revendications pour un allègement des dettes, la baisse des taxes, le rééchelonnement des crédits sur quelques années et l'effacement des intérêts par la BAD, nous a contraints à cette option», soutenait, avant-hier, un propriétaire d'une huilerie de la vallée de la Soummam. La rencontre entre le responsable du bureau de wilaya de l'Unpa et le directeur générale de la Badr n'est venue qu'après une intervention du président de l'Unpa auprès du ministère des Finances. Les oléiculteurs de la wilaya de Béjaïa, qui produit, faut-il le préciser, un tiers de la production nationale d'huile d'olive, ont exposé leurs problèmes. Le P-DG de la Badr, principale banque des agriculteurs, s'est engagé à prendre des mesures au cas par cas. Le relèvement du prix de la trituration risque de connaître l'effet boule de neige même si la décision n'a été prise que par une minorité. A l'Itaf de Takarietz, un quintal d'olives est trituré à 250DA. La récolte prometteuse de cette année et le rendement qui serait au minimum de 17 litres par quintal d'olives freineront-ils l'option prise par certaines huileries? C'est l'espoir qui anime les paysans, mais aussi le consommateur. Ce dernier garde l'espoir de voir le prix du litre d'huile d'olive revu à la baisse conséquemment. Présentement, le prix du litre d'huile d'olive se maintient entre 300 et 400DA depuis un an.