Bien sûr, tous les compagnons et amis du regretté Abdelhamid Benhadougha sont venus pour cette 11e édition qui s'est tenue à Bordj Bou Arréridj. Bien sûr, les thèmes proposés ont été déjà abordés par le passé comme la traduction de l'oeuvre du romancier, le roman algérien, la littérature algérienne de langue française et d'autres sujets en débats ou en conférences. Cette onzième rencontre s'est essoufflée. Une question se pose d'elle-même: les colloques Abdelhamid Benhadougha que l'on veut internationaux ont-ils propulsé sur la scène littéraire algérienne un auteur de l'envergure du romancier, homme de théâtre et de la radio, et nouvelliste? N'est-il pas venu le temps de faire un bilan de toutes ces rencontres? Bien sûr, l'on sait que c'est un événement culturel incontournable de la wilaya de Bordj Bou Arréridj. Bien sûr l'on sait que les auteurs algériens du roman n'ont pas assez d'espace pour s'exprimer mais de là à en faire une simple rencontre, c'est tuer, à notre sens, l'importance du séminaire Benhadougha qui devrait au moins «donner naissance a plusieurs romanciers ou les promouvoir». Discuter «Le livre chez Benhadougha», «La traduction des livres de Benhadougha», «La portée culturelle et anthropologique dans le roman algérien», «La littérature algérienne en langue française» et enfin «L'oeuvre de la romancière Zhor Ounissi» est devenu une coutume, bien que Madame Ounissi mérite tous les égards. Mais point de jeune romancier algérien. Faut-il citer toutes les personnalités invitées à cette rencontre, comme Djillali Khalas, Wassini Laâradj, Merzak Bouguetache, Habib Sayah, Brahim Saâdi, Ahlam Mesteghanemi et Yolanda Guardi(Italie),Francisco Lidjio(Italie) Mohamed Messaoudi(Maroc) Oudjedame Abdellah (Yémen) et enfin M.Abdelhamid Bourayou? Tous ces auteurs ont ancré le séminaire Benhadougha dans la ville de Bordj Bou Arréridj. Mais aujourd'hui de nouvelles voix se sont élevées pour demander autre chose, comme par exemple la critique littéraire en Algérie. Certains participants pensent «qu'il est temps de sortir le séminaire de son sommeil et de s'attaquer par exemple à la littérature et le terrorisme, la condition féminine, la mévente du livre en Algérie,la création d'un prix Benhadougha doté d'une somme conséquente ou bien un prix national annuel pour le roman.» Une autre question entre autre est également retenue le colloque Benhadougha est-il capable de financer un auteur ou prendre en charge la traduction d'un romancier dans d'autres langues que l'arabe ou le français? La nouvelle génération se pose ce genre de questions. Aura-t-elle une réponse pour la prochaine édition? Bien sûr, des auteurs connus ont besoin d'être honorés, mais est-ce suffisant? Ne faut-il pas donner une année ou deux «sabbatiques» à ce colloque qui s'essouffle pour repartir avec d'autres thèmes, d'autres auteurs? Les sommes englouties dans la restauration, l'hôtellerie et le transport, thésaurisées pendant un an ou deux seront-elles insuffisantes pour changer de cap à ce colloque? Une question que les autorités doivent méditer avec les organisateurs. Sans quoi, le séminaire Benhadougha veillera pour rien.