Grâce à ce système, le citoyen pourra retirer n'importe quel document sans effort et sans se déplacer à des milliers de kilomètres. «Ceci tue cela». Le répertoire informatique vient à bout du registre manuel. La justice algérienne peut, désormais, dire adieu aux anciennes méthodes d'information et d'enregistrement utilisées jusqu'à présent. Dorénavant, tribunaux, cours, Cour suprême, établissements carcéraux, etc., sont reliés au moyen d'un réseau Intranet minutieusement concocté par le ministère de la Justice qui y travaille depuis quelques années déjà. «A présent, les 366 sites sont reliés les uns aux autres grâce à ce système qui s'inscrit dans le cadre de l'informatisation et l'automatisation de la justice algérienne», a déclaré le directeur général de la modernisation de la justice, Abderrazak Hanni, hier, lors d'un point de presse tenu en marge du séminaire sur les perspectives du système d'information judiciaire pour l'année 2009, tenu à la résidence des magistrats à Alger. Mais en quoi ce nouveau mécanisme servira-t-il le citoyen lambda, pour lequel retirer un simple document auprès de la justice, relève du parcours du combattant? Une question qui ne cesse, en effet, de tarauder les Algériens, notamment à l'ère du développement des nouvelles technologies de l'information et de la communication. En ce sens, Abderrazak Hanni se veut rassurant: «Avec ce système, le citoyen pourra accéder à plusieurs services sans fournir d'effort ou se déplacer à des milliers de kilomètres pour avoir des informations sur telle ou telle affaire le concernant, ou pour avoir tel ou tel document auprès de la justice.» Plus explicite, le directeur général de la modernisation de la justice ajoute: «Dorénavant, les citoyens habitant Tamanrasset, Tébessa, Annaba, Tizi Ouzou ou Tlemcen...,ayant une affaire au niveau de la Cour suprême, n'ont plus à se déplacer à Alger puisque l'information relative au cheminement de l'affaire les concernant, pourrait être retirée au niveau des tribunaux de la ville de résidence, en se présentant au guichet mis en place à cet effet.» Aussi, «le citoyen travaillant ailleurs que dans sa ville natale et désirant retirer son casier judiciaire, n'a qu'à se rapprocher du tribunal de la ville où il réside, pour le retirer», ajoute M.Hanni. Explication: si un citoyen travaillant à Alger, et résidant à Tamanrasset, veut avoir son casier judiciaire, il n'a pas à se déplacer vers cette dernière ville pour avoir ce document puisque, grâce au réseau Intranet reliant les tribunaux des deux villes, il peut l'avoir en se rapprochant de l'un des tribunaux d'Alger. Le cas est le même pour toutes les villes du pays. Aussi, le nouveau système mis en place permet aux citoyens, ayant une affaire en justice, d'avoir toutes les nouvelles en se présentant au guichet ad hoc, sans pour autant passer par son avocat. Par ailleurs, pour le premier responsable de la modernisation de la justice «c'est un système mis en place permettant le suivi et la gestion des populations carcérales, le traitement automatique et numérique des casiers judiciaires, avec possibilité de recherche en temps réel et optimal de toutes les données relatives du fichier national des détenus...». En somme, c'est un système qui permet aux responsables des juridictions d'accéder aux informations dont ils ont besoin, par un simple déclic sur son micro-ordinateur. De ce fait, les anciens registres utilisés dans les tribunaux, dont la consultation nécessite du temps et de l'énergie, sont appelés à disparaître de la circulation. «Si depuis juillet 2008, et jusqu'à maintenant, ce système n'a concerné que les courriers civils, à partir du 3 janvier prochain, l'opération sera étendue aux courriers pénaux», fait savoir M.Hanni. Celui-ci affirme, en outre, que le nouveau système permettra à la justice de délivrer le jugement le plus vite possible. Ce système, le moins que l'on puisse dire, est efficace, en attendant la concrétisation de la e-justice. Un projet colossal que les Algériens attendent avec impatience, puisqu'il les met, un tant soit peu, à l'abri de la bureaucratie.