Une vague d'incidents sécuritaires, qui a touché Alger et ses environs ces dernières 24 heures, laisse présager une recrudescence sanglante dans l'Algérois. Si ces attentats terroristes ont atteint leur paroxysme à l'ouest d'Alger, à Zéralda, avec une véritable opération commando qui a coûté la vie à 7 personnes, dont un couple de baigneurs atrocement mutilé, d'autres attentats ont également eu lieu notamment aux Eucalyptus où deux gardes communaux ont été ciblés par un groupe terroriste faisant un mort et un blessé. Les Eucalyptus n'avaient plus connu d'attentat de ce genre depuis deux années. Dans la soirée de mardi, une incursion terroriste a eu lieu à Sidi Youcef, non loin de la commune de Beni Messous, lorsqu'un groupe d'une dizaine d'éléments armés a tenté de massacrer les habitants de ce bourg à l'ouest d'Alger, lieu de l'un des massacres les plus importants dans l'Algérois, en 1997. Après avoir investi le village venant des forêts de Beni Messous, ce groupe a été accueilli par la riposte de quelques habitants armés de fusils de chasse qui ont réussi à repousser l'attaque. L'accrochage qui s'en est suivi - les terroristes étant armés de kalachnikovs - a duré une demi-heure, le temps que les services de sécurité interviennent et repoussent les assaillants. Une course-poursuite s'en est suivie dans les bois environnant Sidi-Youcef, mais le groupe de terroristes a réussi à prendre la fuite. Dans la matinée d'hier, une autre alerte à la bombe a eu lieu au commissariat de police de la rue Asselah-Hocine (ex-Cavaignac) qui a nécessité l'évacuation des lieux. C'est la seconde alerte sérieuse après celle de l'aéroport Houari-Boumediene alors que cinq bombes artisanales ont été désamorcées pour cette semaine uniquement. Ainsi, il ne se passe plus un jour sans que les terroristes tentent des incursions à Alger, preuve s'il en est que des groupuscules se sont installés dans la périphérie suburbaine de la capitale et tentent de la soumettre à une pression soutenue. Malgré les mesures de prévention prises par les services de sécurité, ces derniers ont affaire à un terrorisme extrêmement mobile qui tente de déborder la ceinture sécuritaire par des incursions à l'est et à l'ouest d'Alger. Le fait de cibler une place touristique comme le complexe Mazafran dans une opération osée en tous points, reflète une nouvelle stratégie quasi «suicidaire» des GIA/Gspc qui réinvestissent le terrain aussi bien physiquement que médiatiquement provoquant une psychose de plus en plus visible chez les Algérois.