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De quel bois se chauffent les montagnards?
FACE À UN HIVER QUI S'ANNONCE TRÈS RUDE
Publié dans L'Expression le 04 - 01 - 2009

La «clientèle bois» est ainsi devenue chaque jour plus importante et le marché plus lucratif.
Le chauffage est devenu problématique et bien des familles ne savent plus à quel saint se vouer, pour opter pour un système ou un autre.
En effet, la plupart des villes de la wilaya ont ou ne vont pas tarder à avoir le gaz naturel, en somme, la meilleure source d'énergie, relativement bon marché et plus sûre que d'autres moyens de chauffage. Il reste que plusieurs personnes ont toujours recours au gaz butane. Une solution qui reste assez «dangereuse» avec les divers accidents liés à ce mode de chauffage et aussi une méthode qui vous fait pousser les cheveux blancs quand il faut se procurer en plein hiver les recharges qui, non seulement deviennent quasiment introuvables, mais souvent assez chères car revendues avec des «marges» difficilement compréhensibles d'autant, qu'officiellement la recharge est cédée à 200DA. Il reste le vieux système du chauffage au bois, oliviers, chênes, oléastres ou encore le plus recherché, les racines de lentisque qui donnent un feu vif et dégageant une douce chaleur avec une odeur parfumée. Les gens adorent ce combustible et n'hésitent pas à en faire provision, du moins quand on a la chance de posséder, qui une cheminée, qui un kanoun traditionnel. La mode semble d'ailleurs virer doucement vers ce type de chauffage, les gens habitant les villas et autres maisons particulières en ville, par exemple, se remettent eux aussi à ce type de chauffage. C'est ainsi, effet de mode ou autrement, bien des citadins et des quartiers les plus huppés de nos villes ont presque abandonné le chauffage au gaz naturel ou ne le laissent que comme chauffage d'appoint et se sont remis au bois. La «clientèle bois» est ainsi devenue chaque jour plus importante et le marché est devenu lucratif. Boudjemaâ, un habitant du lotissement Hamoutène de Tizi Ouzou ayant lui aussi opté pour le bois, explique: «J'ai longuement réfléchi et j'ai soupesé les avantages et inconvénients entre le bois et le gaz naturel et j'ai décidé pour le bois. Cela est un mode qui offre un véritable confort et qui, l'un dans l'autre, ne coûte pas si cher que cela.» Il affirme payer 4000DA le camion de racines de bruyère et de lentisque et de préciser: «Si on allume le feu seulement la nuit, cela peut tenir environ un mois! C'est vrai que cela est seulement un appoint, mais cela ajoute au confort.» Certes, Boudjemaâ a les moyens «de sa politique» mais qu'en est-il des villageois? Mohand qui habite un hameau nous explique que «la bouteille de butane est souvent introuvable et coûte en hiver jusqu'à 250DA. Et cela quand on la trouve facilement.» Salem, lui est autrement plus inquiet, car selon lui il y a aussi cette apparition ou plutôt ce renouveau de méthode qui risque de faire très mal à la forêt et au parc sylvestre. En effet, dans certaines régions de la wilaya des stères de bois de chauffe sont entreposés sur le rebord de la route à la disposition des clients. Ces revendeurs de bois, qui ne peuvent expliquer réellement la provenance semblent être des gens qui achètent chez des jeunes détaillants, ce sont ces derniers, généralement, qui vont aller souvent jusqu'à couper des oliviers pour se «faire des petites rentrées d'argent». Cette «coupe qui pourra devenir saignée» risque de devenir un facteur destructeur pour nos oliveraies et nos forêts. La tronçonneuse est ainsi devenue pire que l'autre fléau qui a décimé des hectares d'oliviers, les incendies. Il reste aux pouvoirs publics à limiter les dégâts en intensifiant la lutte contre ce genre de prédation, comme il est du devoir des élus et des autorités locales de faire en sorte que le gaz naturel arrive partout. Le gaz naturel est une énergie propre, relativement bon marché et remplace avantageusement et le gaz butane et le fuel qui commence d'ailleurs à être délaissé pour les odeurs qu'il dégage en brûlant. Un universitaire qui a tenu à garder l'anonymat car aime à éviter les devants de la scène, évoque la possibilité du solaire pour la Kabylie «Une énergie très propre et avec le soutien de l'Etat pourra avantageusement remplacer tous les autres moyens de chauffage.» La wilaya de Tizi Ouzou qui est l'une des wilayas qui comptent le plus faible taux de raccordement au gaz naturel peut facilement opter pour le solaire eu égard à son relief qui accentue les dépenses d'installation de réseaux de gaz naturel.


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