La Kabylie fête en grande pompe ce rendez-vous religieux en rendant hommage aux saints de la région. L'Achoura, cette fête religieuse survenant au dixième jour du mois hégirien de Moharrem, est fêtée aussi bien en Kabylie que dans le pays et à travers le monde musulman. La fête est toute de retenue en Kabylie où les visites aux mausolées s'accompagnent généralement d'offrandes en couscous ou encore de dons en nature et en argent aux mausolées des saints. Les responsables des mausolées redistribuent cela au profit des pauvres de la région. Les mausolées en Kabylie sont légion. Dans certains, la population y fête l'Achoura et en grande pompe, comme ceux de Cheikh Mohand à Aïn El Hammam, Boudafal, Jeddi Menguellet, Djemaâ Saharidj, Ben Abderrahmane, Sidi Ali Bounab et Sidi Ali Ouyahia près de Boghni, et Sidi Ali Moussa dans la daïra de Maâtkas, ou encore Akal Aberkane dans les Béni Douala. Les foules de pèlerins affluent vers les saints qui avec des offrandes de couscous, qui avec un mouton ou encore quelques billets, pour implorer l'intercession des saints. A Akal Aberkane, c'est la région d'Aït Bou Yahia qui est responsable du mausolée et donc organise les festivités qui durent trois jours. Le premier jour, ce sont les dons amassés au cours de l'année qui assurent l'intendance, et il est réservé aux gens qui préparent les festivités hommes et femmes. Le deuxième et troisième jour, les invités affluent et généralement, des gens qui ont promis des dons au saint lors d'une visite antérieure, ramènent avec eux qui un mouton, qui un sac de semoule, qui une offrande en argent. Le mausolée qui attire le plus de foules, semble être celui de Cheikh Mohand à Aïn El Hammam. Ils viennent de partout, tant de la région que d'Alger, de Béjaïa, de Bouira et même de plus loin. Ce mausolée ne désemplit pas durant les trois jours que durent ces festivités. On vient de loin implorer les saints afin de leur demander d'intercéder auprès de la puissance divine. Les visiteurs qui se pressent dans les mausolées, sont là généralement pour prier le ciel qui pour guérir d'une maladie, qui pour se dépêtrer d'un problème et aussi pour certaines femmes, essayer de demander au saint d'intercéder auprès de Dieu en leur faveur: les vieilles pour ramener le fils «perdu» en exil, les plus jeunes généralement pour avoir un garçon. Durant trois jours, les mausolées de la région deviennent des centres de prières intenses. En ces temps difficiles, les marabouts évitent de ramener les tambourins et fêtent l'Achoura avec retenue, même si la ferveur est toujours là. Un comité de village, celui d'Agouni Bouafir, dans la commune de Mekla, organise cette année les fêtes de l'Achoura, et pour ce faire, lance un appel à sponsoring. Cette fête se déroulera au lieudit Azeboudj, au village d'Agouni Bouafir, aussi le comité de ce village initiateur de l'événement invite les sociétés et organismes intéressés par le sponsoring à adresser leurs propositions au comité en appelant le 026.30.36.45. L'invitation est également lancée aux citoyens afin qu'ils participent nombreux à la réussite de cet événement.