Bensalah pourrait être reconduit à la Présidence de l'APN. Après la validation des résultats des législatives du 30 mai, par le Conseil constitutionnel, la nouvelle Assemblée sera officiellement installée demain matin, avec au programme l'élection du nouveau président de l'APN. En dépit de la déception des uns et de la satisfaction des autres, tous les députés élus étaient présents, hier, à l'appel pour s'inscrire à cette nouvelle Assemblée à majorité écrasante FLN. Sur les 380 députés de la précédente Assemblée 25 ont été réélus. La nouvelle APN sera donc composée dans sa majorité, de nouveaux visages venus au Parlement pour se faire un profil politique, car la plupart n'ont jamais occupé de poste de responsabilité dans leur parti. C'est la cas des députés du FLN qui font partie de la nouvelle génération de militants choisis par Benflis pour la reconquête de la scène politique. La nouvelle Assemblée a vu aussi l'élection de 25 contre 13 pour la législature précédente. En revanche, l'APN aura moins de groupes parlementaires. Car avec la non-participation du FFS et du RCD, le nombre des partis susceptibles d'avoir un groupe parlementaire, est passé de huit à sept. Le mouvement El-Islah remplaçant Ennahda et le PT prend la place vacante du RCD, alors que les indépendants, qui avaient un groupe parlementaire «symbolique», se voient attribuer un puissant groupe avec 30 députés, puisque le Conseil constitutionnel vient de leur octroyer un nouveau siège au détriment du RND. Reste à savoir qui conduira ce groupe aux tendances et aux visions politiques variées et qui risque à tout moment la division et l'éclatement. Le plus imposant de ces indépendants demeure Mohamed Boufarach, un ex-financier du parti dissous, et son mouvement Bassmat (les empreintes). Il a réussi là où des partis organisés avaient échoué: être élu à Alger avec deux de ses militants, le président de l'association Bassmat et un ancien financier du quotidien El-Ouma, El Aayachi. Pour les autres partis, la nomination des présidents de groupe parlementaire dépendra de l'annonce du nouveau gouvernement. En effet, certains députés sont pressentis pour faire partie du prochain Exécutif. Le FLN pourrait, à ce sujet, reconduire l'ancien président du groupe parlementaire Abbas Mikhalif, qui avait accompli un excellent travail lors de la précédente législature. Au RND, où on commence à digérer la défaite, le titre de président du groupe parlementaire se jouera entre Miloud Chorfi et Abdelkrim Harchaoui, ce dernier avait refusé un poste ministériel dans le gouvernement Benflis. Du côté d'El-Islah, le choix n'est pas difficile à faire. Si le député Djahid Younsi ne fait pas partie du prochain gouvernement, il sera facilement élu président du groupe parlementaire du puissant parti de Djaballah. Dans le cas contraire, il pourra laisser sa place au député Chohra, connu pour ses interventions très rimées. En ce qui concerne le MSP, la présidence du groupe parlementaire pourrait revenir à l'inévitable député de M'sila, Abdelrezzak Mokri, considéré comme l'homme des situations difficiles dans le parti de Nahnah. Enfin, pour ce qui est du PT, le parti qui a réussi un exploit en faisant élire 21 députés, alors qu'il n'avait que 4 membres dans la précédente Assemblée, se retrouve avec un groupe parlementaire que Louisa Hanoune pourrait facilement présider. Sinon, c'est le député de Sétif Djelloul Djoudi qui pourrait occuper cette fonction. Reste enfin l'élection du nouveau président de l'APN, dont certaines indiscrétions parlent d'une éventuelle reconduction de Abdelkader Bensalah, qui avait accompli un travail considérable dans la précédente Assemblée, surmontant avec ingéniosité toutes les crises et toutes les tensions qui avaient traversé l'Assemblée durant cinq ans. Avec son charisme habituel et son savoir-faire, Bensalah est bien placé pour réoccuper ce poste pour un autre mandat même s'il n'appartient pas à la majorité. Le FLN veut, en revanche, placer un de ses dirigeants à la tête du Sénat, là justement où il ne possède pas la majorité.