L'éventuel accord entre la Russie et l'Ukraine sera-t-il fiable à long terme? La crise gazière a terni l'image de la Russie en tant que partenaire stable de l'Europe. La crédibilité de la Russie a pris un coup dans ce marasme géopolitique. La question lancinante, qui inquiète à présent l'Europe, est de s'assurer de la fiabilité de la Russie à tenir ses engagements, notamment pendant les périodes de conflit. Face aux bourrasques de cette crise, les pays de l'Europe de l'Est, les plus dépendants du gaz russe, doivent envisager d'élaborer une nouvelle politique de diversification. Le Vieux Continent a fait savoir son mécontentement, par les innombrables rebondissements de la «guerre du gaz». Ces pays étaient totalement privés de livraisons gazières russes en provenance de l'Ukraine depuis le 7 janvier. Ainsi, afin de redorer son image la Russie s'était dit prête à des négociations. A cet effet, la Russie et l'Ukraine ont procédé à une signature d'accord entre le Premier ministre ukrainien Ioulia Timochenko et son homologue russe Vladimir Poutine. Un accord qui permettra la reprise des livraisons de gaz russe vers l'Europe via l'Ukraine. Il y a lieu de souligner que l'accord de dimanche dernier, prévoit que la Russie vendra, à l'avenir, son gaz à l'Ukraine à un tarif «fondé sur la formule européenne». L'Ukraine bénéficiera, en outre, d'un rabais de 20% pour l'année 2009, avec une condition que les prix du transit restent au niveau fixé pour 2008, a expliqué M.Poutine. Il a ajouté: «A partir du 1er janvier 2010, l'Ukraine et la Russie passeront à des prix européens pour le gaz et le transit.» D'autre part, les entreprises slovaques ont relancé leur production, hier, après sept jours d'arrêt provoqués par la pénurie de gaz, une annonce faite par le ministre de l'Economie, Lubomir Jahnatek. Sachons que la Slovaquie dépend à 98% de la Russie. Ce pays a donc subi de plein fouet la crise russo-ukrainienne. Cependant, l'Europe est sceptique, concernant la régularité de cet approvisionnement. Ce scepticisme est dû, aussi, à l'échec des précédents pourparlers entre les deux pays. «Il y a eu trop d'accords rompus et de promesses non tenues», a déploré la présidence tchèque de l'UE. Effectivement, les analystes s'interrogent sur la fiabilité de cet accord qui entrerait en vigueur, mais aussi sur les aspects financiers avec l'Ukraine. La présidence ukrainienne a d'ailleurs simplement indiqué attendre de connaître le prix auquel sera facturé le gaz russe en 2009, avant d'évaluer l'accord passé entre les Premiers ministres. Cette crise met cependant, en lumière les difficultés que pourrait connaître l'UE à l'avenir. D'où la nécessité d'adopter une position commune dans ce domaine. Dans cette conjoncture instable, l'Algérie doit saisir cette opportunité et investir de nouvelles parts sur le marché européen. Dans cette optique, Sonatrach a déjà mis en oeuvre des projets afin de valoriser le domaine gazier. L'agence Alnaft avait lancé des appels d'offres pour la recherche et l'exploration des gisements, afin d'élargir ses réserves gazières. Il faut rappeler aussi que Sonatrach avait investi une dizaine de milliards de dollars dans la rénovation et l'augmentation des capacités de production.